Une étude menée par des chercheurs de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et publiée le 22 avril a présenté l’évolution qu’aurait suivi le coronavirus au niveau national si le confinement n’avait pas été décrété le 16 mars. Selon la simulation, les mesures mises en place depuis un mois ont permis d’éviter 60.000 morts supplémentaires dans les hôpitaux.
«Nous avons été les premiers surpris par l’ampleur de ce chiffre. Dans notre modèle, le nombre de décès quotidien double tous les quatre à cinq jours à partir du 19 mars, et atteint 10.000 morts le 19 avril», a commenté Pascal de Crépey, auteur de l’étude, cité par Le Monde.
Sans confinement, presque 23% de la population aurait été atteinte du Covid-19, ce qui représente près de 15 millions de personnes. Parmi elles, près de 600.000 auraient nécessité une hospitalisation et 140.000 un lit en réanimation, ce qui est bien supérieur aux capacités actuelles. Ainsi, le nombre de morts a pu être réduit de 83,5%, a indiqué l’étude.
Et après le déconfinement?
À propos de la date du 11 mai choisie par le gouvernement pour débuter le déconfinement, le chercheur affirme que l’objectif est «réalisable, au rythme actuel de la décrue de l’épidémie, pourvu qu’il n’y ait pas de relâchement d’ici là». «Le confinement sert d’abord à gagner du temps, avec l’espoir d’avoir de nouvelles armes dans six ou douze mois», a-t-il précisé.
Il estime que le meilleur indicateur pour déterminer l’ampleur de l’épidémie est le nombre de nouvelles hospitalisations, lequel ne devrait pas dépasser les «quelques centaines par jour». Selon le bilan du 23 avril, la France compte 21.340 morts et 155.860 cas positifs.