Le satellite, baptisé Nour, a été «lancé avec succès ce matin, mercredi 22 avril, à partir du lanceur à deux étages Qassed depuis le désert de Markazi en Iran», a indiqué Sepahnews, le site des Gardiens, organisation paramilitaire idéologique de la République islamique.
Le satellite Nour (Lumière en persan) a «orbité autour de la Terre à 425 km», selon le site des Gardiens.
«Cette action sera une grande réussite et un nouveau développement dans le domaine de l'espace pour l'Iran islamique», ajoute-t-il.
Succès après des échecs
Ce lancement survient plus de deux mois après l'échec le 9 février de celui d'un satellite d'observation scientifique, baptisé Zafar (Victoire en persan).
La tentative de lancement du Zafar était intervenue quelques jours avant le 41e anniversaire de la Révolution islamique. Elle avait été notamment condamnée par la France, pour qui cette opération fait appel à des technologies «balistiques» semblables à celles utilisées pour emporter des armes nucléaires. Paris avait alors appelé Téhéran à respecter ses «obligations» internationales.
Téhéran maintient que son programme spatial est «pacifique» et réfute les affirmations selon lesquelles il a une dimension militaire.
Tensions avec Washington
L'hostilité de longue date entre Téhéran et Washington a été exacerbée depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l'accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran.
Les États-Unis ont mis en garde contre le programme spatial iranien, qualifiant notamment le tir par Téhéran d'une fusée chargée du lancement d'un satellite en janvier 2019 de «provocation» et de violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette résolution appelle l'Iran à «ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques».
Assurant n'avoir aucun projet de se doter de l'arme atomique, Téhéran assure que ses programmes balistique et spatial sont licites et ne violent pas la résolution.