Le 20 mars, deux soignants d’un Ehpad de Toulouse, un homme et une femme, ont remarqué des symptômes inquiétants chez cinq résidents. Ils en ont fait part à leur direction et ont réclamé plus de masques. Tous deux ont fait l’objet d’une mise à pied conservatoire.
L’homme s’est fait sortir de l’établissement par la police. «J'ai réclamé des moyens de protection pour protéger le personnel soignant et les résidents», a-t-il raconté, cité par RTL. «On lui a répondu que c'était absolument hors de question. Tant qu'il n'y avait pas de cas de Covid formellement déclarés au sein de l'Ehpad, les masques ne seraient pas utilisés», a précisé son avocat, Me Kemouche.
L’autre soignante occupait son poste depuis trente ans et se trouve encore sous le choc de sa mise à pied du jour au lendemain. Elle avait pris conseil auprès du Samu pour faire cette demande. «Ils nous reprochent d’être allés à l’encontre des préconisations délivrées par le groupe, d’instiller la peur chez les soignants et les résidents», a-t-elle témoigné auprès de La Dépêche.
«Des faits graves», selon le gestionnaire
De son côté, la direction a évoqué un problème de ressources humaines. En effet, les deux soignants auraient affiché un comportement agressif qui aurait effrayé leurs collègues et les résidents, a indiqué RTL en ajoutant que l’affaire «se plaiderait sûrement devant les prud’hommes». Le gestionnaire de l’établissement, cité par La Dépêche, a justifié sa décision en invoquant «des faits graves».