À plusieurs égards, le SARS-CoV-2 apparu à Wuhan fin 2019 est plus dangereux que ses prédécesseurs, le SARS-CoV de 2003 ou encore le MERS-CoV de 2012-2013. Non seulement il est plus infectieux et plus mortel, mais il est aussi capable de s’attaquer au système immunitaire. C’est ce qu’ont découvert des scientifiques de Shanghai et New York, dont l’étude a été publiée le 7 avril dans la revue Cellular & Molecular Immunology.
Les chercheurs ont fusionné le nouveau coronavirus à un lymphocyte T en laboratoire. Ce type de cellule joue un rôle central dans l’identification et l’élimination des corps étrangers dans notre organisme. À leur grande surprise, le virus s’est introduit dans la cellule T et l’a «prise en otage», désactivant ses fonctions de protection.
Une similitude avec le VIH
Cette découverte vient confirmer la crainte de plusieurs médecins qui avaient observé les dégâts commis sur le système immunitaire des patients atteints du Covid-19, lesquels n’avaient plus qu’un faible nombre de cellules T. De telles conséquences sont habituellement constatées chez les personnes atteintes du VIH (virus de l’immunodéficience humaine).
La différence entre ces deux virus réside dans leur capacité à se répliquer. Le VIH est capable de transformer les cellules T en «usine» pour fabriquer des copies de lui-même, tandis que le SARS-CoV-2 ne semble pas se propager une fois qu’il s’introduit dans ces cellules, les chercheurs estimant donc qu’il y meurt.
Certains patients dans un état critique ont également montré une surréaction du système immunitaire, qui s’attaque même aux cellules saines. Alors qu’il est apparu il y a seulement quelques mois, le nouveau coronavirus, avec ses effets et son mode de fonctionnement, est encore globalement mal compris par la communauté scientifique.