Le directeur du programme Asie-Pacifique au centre Carnegie de Moscou, Alexandre Gabouev, a donné à Sputnik son point de vue quant au pays qui pourrait sortir avec le moins de pertes possibles de la crise économique provoquée par la pandémie.
«La Chine peut réduire au minimum aussi rapidement que possible les pertes […] puisqu’elle a pu introduire rapidement des mesures restrictives […] ce qui a aidé à réduire les pertes humaines. Dans le même temps, grâce à des mesures d'aides gouvernementales dynamiques, la Chine peut accélérer la reprise économique en 2021-2022.»
S’unir face à la pandémie?
Le directeur du département international de la Banque populaire de Chine, Zhu Jun, a récemment évoqué la possibilité d’une deuxième Grande Dépression et a appelé à une action concertée de tous les pays.
«La sortie de la crise dépend directement de la situation épidémiologique. Je pense qu'une solution à long terme comme un vaccin ne sera trouvée qu'à l'été 2021».
Dans ce cas, la Chine disposera d’une situation très favorables puisqu’elle pourra diminuer l’impact de la crise économique en piochant dans ses réserves, a-t-il ajouté.
«Cependant, une solution conjointe n'est guère possible en raison d’une concurrence accrue entre les grandes puissances. Dans cette situation, c’est celui qui aura le moins de pertes qui va gagner. Jusqu'à présent, la Chine est le principal candidat à ce rôle», a résumé Alexandre Gabouev.
Une reprise «encourageante»
L'économiste en chef du FMI a estimé lundi 6 avril que la reprise en Chine, après le brutal coup d'arrêt pour contenir la pandémie, est «encourageante». Elle a toutefois mis en garde contre la tentation de se réjouir trop vite tant l'incertitude est «immense».
L'épidémie, qui a eu de graves répercussions sur la production et le fonctionnement des entreprises en Chine, a pratiquement mis à l'arrêt le pays en février au moment où des centaines de millions d’habitants étaient confinés chez eux par les autorités.