Dans une interview exclusive à Sputnik, la présidente du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen livre son analyse sur la gestion de la crise sanitaire en France. Plaidant pour une «unité nationale atour de la vérité», elle pointe du doigt l’impréparation des dirigeants français. Le manque d’anticipation des autorités a, selon elle, empêché une gestion efficace du «premier stade de l’épidémie». Pour la présidente du RN, l’absence de matériel sanitaire n’a pas permis de freiner efficacement l’épidémie dès ses débuts.
«C’est probablement la raison pour laquelle nous nous retrouvons intégralement confinés aujourd’hui et confronté à une forme d’effondrement de l’État, quoi qu’on en dise. Pas de masques, pas de tests, pas de surblouses ou de curare, un manque d’antibiotiques, c’est une situation qui n’est pas celle de la sixième puissance mondiale», déclare-t-elle à Sputnik.
L’Union européenne inefficace voire «toxique»
Interrogée sur les aides envoyées dans divers pays d’Europe par la Chine, la Russie, ou Cuba, Marine Le Pen dénonce également la passivité d’une Union européenne «non seulement inefficace mais même toxique». La présidente du RN critique en particulier la fermeture « tardive» des frontières et l’absence de réactions des structures sanitaires, comme la plateforme PREPARE (Plateforme Européenne de Préparation Contre les Epidémies Emergentes).
De même, suite aux diverses pénuries de matériel médical, Marine Le Pen s’interroge sur les capacités de production industrielle de l’UE.
«On nous avait vendu l’Union européenne comme une puissance industrielle, mais on s’aperçoit que l’Europe manque de tout. Elle est totalement dépendante de la Chine, dans des domaines majeurs. Cette crise est un révélateur des faiblesses de l’Union européenne, qui n’apparaît plus aujourd’hui que comme un gendarme, absolument pas comme un sauveteur», explique-t-elle.
Production française et patriotisme économique
Revenant sur les dernières allocutions d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen affirme déceler un changement de discours. Les thématiques liées à la souveraineté en matière de production, sont reprises aujourd’hui par le gouvernement, selon elle.
«Il est venu nous dire qu’il fallait plus de production française, plus de souveraineté, or c’est ce que nous disons au RN depuis des années, envers et contre tout […] Pourvu qu’au lieu des mots qui rassurent, il y ait demain des actes permettant à notre pays de retrouver une partie essentielle de sa souveraineté», conclut-elle.
La présidente du RN appelle pour finir à «rattraper le temps perdu au début de cette crise», tout en réclamant «la vérité à laquelle le peuple français a droit».