Un «risque réel» de pénurie de certains médicaments, alerte le directeur de l'Agence régionale de santé d’Île-de-France

© Photo Pixabay / valelopardoA l'hôpital, image d'illustration
A l'hôpital, image d'illustration - Sputnik Afrique
S'abonner
«Extrêmement difficile», c’est avec ces mots qu’Aurélien Rousseau, directeur de l'Agence régionale de santé d’Île-de-France, qualifie sur Franceinfo la nuit du 30 au 31 mars. Ils étaient à la limite de leurs «capacités d’hospitalisation», confie-t-il.

Le directeur de l'Agence régionale de santé d’Île-de-France Aurélie Rousseau s’est exprimé au micro de Franceinfo le 1er avril sur la situation dans les hôpitaux alors que le nombre de décès ne cesse d’augmenter.

Paris lors du confinement sanitaire - Sputnik Afrique
«Les Français ne sont pas un troupeau de moutons»: un avocat craint que les mesures liées au Covid-19 perdurent
Pour lui, la nuit du 30 au 31 mars, quand le pays a connu son pire bilan quotidien depuis le début de l’épidémie du coronavirus avec 499 morts à l’hôpital, a été très dure.

«Nous avons passé une nuit extrêmement difficile puisque nous sommes effectivement au bout de nos capacités d'hospitalisation. Je redonne un chiffre: en Île-de-France, il y a 1.200 lits de réanimation. À l'heure où je vous parle, on a 2.700 malades en réanimation. On a donc multiplié par presque deux et demi, depuis quelques semaines, le nombre de lits», a-t-il précisé.

Faire venir des soignants

Selon le spécialiste, pour essayer de régler ce problème, une dizaine de patients ont été envoyés le weekend dernier en Centre-Val de Loire. 36 seront transportés aujourd’hui en Bretagne par TGV médicalisé et «sans doute une centaine de plus à partir de ce soir ou demain matin vers les autres hôpitaux».

Président US Donald Trump - Sputnik Afrique
Trump dit qu’il cachait la vérité sur le coronavirus pour ne pas «être négatif»
«Mais dans l'autre sens, notre objectif, c'est aussi d'ouvrir des lits. Et pour ça, on va faire venir des soignants d'autres régions. Parce que l'augmentation que nous avons mise en œuvre en Île-de-France mobilise, sur-mobilise les soignants, donc on a fait appel à ce volontariat», souligne-t-il.

Pénurie de morphines et d’antibiotiques?

Aurélien Rousseau a également commenté l’information selon laquelle les neufs plus grands hôpitaux européens, dont l'AP-HP, disent n'avoir plus qu'une semaine de stock de morphines et d’antibiotiques.

D’après lui, «le risque est réel» et il «grandit depuis plusieurs jours et il mobilise au plus haut niveau de l'État pour organiser la réponse collective».

«Une réponse nationale, vis-à-vis des laboratoires, dans une tension qui est partout dans le monde, partout en Europe. À court terme, d'ores et déjà, c'est la solidarité qui joue. Il y a des hôpitaux et cliniques qui ont plus de réserves que d’autres.»

Comme l’explique M.Rousseau, ils organisent depuis une semaine des transferts pour éviter la rupture et pour que tous les malades qui ont besoin d’être réanimés soient hospitalisés et reçoivent les médicaments nécessaires.

Avec 499 décès en 24 heures, 3.523 personnes au total ont succombé au coronavirus en France depuis le début de l’épidémie, a annoncé le 31 mars la Direction générale de la santé. Le nombre de cas confirmés est passé de 44.550 à 52.128. 5.565 personnes sont en réanimation.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала