Depuis l’annonce de cas confirmés de la maladie à coronavirus Covid-19 en Côte d’Ivoire et des mesures de prévention, particulièrement celle du lavage régulier des mains, de petits commerces se sont développés autour de cette disposition au bord des routes, dans les marchés et à la criée un peu partout à Abidjan.
Plusieurs marques de gel ont fait leur apparition sur le marché avec parfois des prix élevés. Cette floraison suscite des doutes quant à la qualité des produits.
«J’ai acheté du gel lavant la dernière fois qui n’est pas pareil que ce qu’on a l’habitude de voir. J’ai aussi demandé le prix d’une bouteille de gel hydroalcoolique exposé sur une petite table devant une maison, le jeune m’a répondu 2.500 francs CFA. On doit se laver les mains fréquemment, donc il est bon d’en avoir à la maison pour la petite famille et aussi les visiteurs», raconte un habitant du quartier Sopim de Koumassi, Kobenan Léonce.
Goli Innocent, chauffeur de taxi intercommunal, préfère quant à lui les marques de gel déjà bien connues de tous. «J’entends dire que les prix ont augmenté. Je n’ai pas l’habitude d’acheter les gels de mains mais compte tenue de la situation, j’ai pris une bouteille de gel lavant et deux gels hydroalcooliques», dit-il en se frottant les mains avec du gel.
La présence de ces vendeurs rappelle les mesures d’hygiène en vigueur et ils invitent à leur manière les populations à appliquer ces recommandations.
«Il y a coronavirus. Lavez les mains! Lavez les mains!», répète un jeune vendeur au grand carrefour de Koumassi, accostant des passants.
Au grand marché de Koumassi, on croirait que tous les seaux portent des robinets, petits comme grands. On les vend aussi à la criée.
«J’ai commencé à vendre du gel et des gants depuis jeudi», fait savoir une petite vendeuse ambulante, élève en classe de troisième, qui est accompagnée par sa sœur qui propose du papier mouchoir. «Tantie, ça marche. Maman vend aussi mais elle ne se promène pas comme nous. Il y a ma grande sœur qui vend les gants transparents », ajoute-t-elle.
Avec une cuvette sur la tête et des bouteilles de gel dans les mains, une dame avec son bébé au dos aborde ses potentiels clients. «Faut voir, c’est pas cher oh!», lance-t-elle.
«C’est un monsieur qui nous demandé de coudre des cache-nez. Il a lui-même acheté le tissu et découpé et nous on ne fait que coudre. Moi j’ai reçu 400 morceaux de tissus à coudre et mon collègue de l’autre côté a été le premier à recevoir ce marché. C’est parce que c’était lent qu’on m’a envoyé une partie à faire», livre un couturier.
Contrairement aux Asiatiques, les Ivoiriens ne sont visiblement pas encore habitués au port de cache-nez et ils en connaissent encore moins les techniques d’usage. Soit il est placé par moment sur le front, sous le menton, soit il ne ferme que la bouche ou encore suspendu au cou. «Le cache-nez, une fois qu’il est porté on ne doit plus le toucher. Au bout de trois heures de temps, il faut le retirer et se laver les mains avant d’en porter un autre», fait savoir l’épidémiologiste chargé des urgences au bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’Abidjan, Dr Ané Ambroise.
La Côte d’Ivoire multiplie les actions de sensibilisation contre le Covid-19 en français comme en langues locales à travers les médias et des véhicules équipés de mégaphones qui sillonnent les quartiers. Des affiches sur des mesures d’hygiène sont collées à l’entrée des entreprises et dans des lieux publics. La sensibilisation touche toutes les couches sociales et tous les secteurs d’activité. L’installation de dispositifs de lavage de mains, un peu partout, reflète l’engagement des populations à lutter contre cette maladie à coronavirus.