Le comité scientifique sur le coronavirus en Algérie appelle les autorités à passer au confinement total

© Sputnik . Ilia Naïmouchine / Accéder à la base multimédiaDes tests de dépistage d'infections dangereuses (archive photo)
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Le comité scientifique de suivi du coronavirus en Algérie suggère aux autorités d’instaurer un confinement total à l’échelle nationale, soulignant que le confinement partiel (de 19h à 7h) appliqué dans 10 wilayas «n’a pas encore donné de résultats».

Alors que le bilan de l’épidémie du Covid-19 s’alourdit de jour en jour en Algérie avec 36 wilayas (régions) touchées sur 58, le comité scientifique chargé par le ministre de la Santé de suivre l’évolution de la maladie dans le pays a appelé les hautes autorités à instaurer un confinement total obligatoire, a affirmé le Dr Bekkat Berkani, membre du comité, dans une déclaration au site Tout Sur l’Algérie (TSA). Il a par ailleurs comparé la situation en Algérie à celles prévalant au Maroc et en Tunisie.

«Il ne s’agit que d’une proposition et [..] la décision revient aux autorités politiques», affirme-t-il, précisant que «le confinement partiel en vigueur depuis quelques jours [dans dix wilayas, dont Alger, ndlr] n’a pas encore donné de résultats».

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Dans le même sens, le Dr Berkani a fait savoir que la ville de Blida, épicentre de l’épidémie en Algérie et pourtant soumise à un confinement total obligatoire, présente près de 40% de cas de contamination.

«Le message que nous voulons faire passer est que les Algériens, de façon volontaire, se mettent en confinement total», explique-t-il, insistant sur le fait de ne pas prendre «les choses à la légère». «Depuis le début, les gens vaquent à leurs occupations faisant fi de la menace qui est réelle et vérifiée», déplore-t-il.

Et de s’interroger: «Prenons des pays comparables au nôtre, nos voisins marocains et tunisiens, qu’ont-ils fait? Ne sont-ils pas en confinement total?».

Des médecins avertissent les autorités

Dans un entretien accordé au site Akhbar El Wtan, Ibtissem Hamaloui, spécialiste en chirurgie cardiovasculaire, met en garde les autorités: «Si le confinement total n’est pas décrété dans le pays, l’Algérie risque une catastrophe sanitaire». Selon elle, le manque de moyens humains et matériels dans les hôpitaux conjugué à un retard flagrant dans le nombre de dépistages laissent entrevoir une situation qui pourrait devenir hors contrôle.

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Et pour cause, le directeur de l’Institut Pasteur d’Alger, Fawzi Derrar, a affirmé mercredi 25 mars dans une déclaration à l’agence officielle Algérie Presse Service (APS) que «2.500 échantillons suspectés porteurs du coronavirus ont été analysés à ce jour par l’Institut» depuis le début de l’épidémie lundi 17 février, soit environ 500 dépistages par semaine. Il a ajouté qu’avec l’entrée en service des différentes nouvelles annexes de l’institut, «la pression sur le laboratoire de dépistage des virus de l’institut au niveau d’Alger sera réduite».

Comparé à ceux de certains pays européens comme l’Allemagne, la France et l’Italie, ce chiffre fait dire à Mme Hamlaoui que les statistiques données quotidiennement par le ministère de la Santé sont en deçà de la réalité. En effet, l’Allemagne est passée à 500.000 dépistages par semaine, la France et l’Italie à 203.000. Le taux de mortalité en Allemagne est de 0,5% (le plus faible dans le monde), contre 5,2% en France et 7,2% en Italie.

Elle a donc appelé le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune «à lancer une opération de dépistage massif accompagnée d’une mesure de confinement national total». Elle a par ailleurs suggéré la mise en place d’une stratégie globale impliquant les ministères de la Santé, du Travail et de la Protection sociale, de la Solidarité et de l’Industrie pour faire face aux besoins des hôpitaux et des couches sociales les plus vulnérables.

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Le président de la région de la Vénétie en Italie, Luca Zaia, a pris dès le début de l’épidémie dans le pays des mesures allant à l’encontre des recommandations nationales préconisant de tester uniquement les malades présentant plusieurs symptômes (fièvre, toux, difficultés respiratoires, etc.), rapporte le journal français Libération dans son édition du 29 mars.

Ainsi, le média explique que M.Zaia a décidé de multiplier les dépistages auprès des patients suspects, effectuant en un peu plus d’un mois 70.000 tests. La population de la commune de Vo’Euganeo, où le premier mort du Covid-19 en Italie a été enregistré le 21 février, a été totalement dépistée.

In fine, grâce à ce dépistage plus précoce et à l’isolement des malades, la Vénétie a relativement bien réussi à contenir l’épidémie: «moins de 8.000 cas et 362 décès, contre 40.000 cas et près de 6.000 morts pour la Lombardie voisine [dont la population est deux fois plus importante, ndlr]», souligne Libération.
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