Certains membres du gouvernement pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires, après leur gestion de la crise sanitaire, rapporte Le Monde ce mercredi 25 mars. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées auprès de la Cour de justice de la République, selon le quotidien.
Parmi elles, celle d’un collectif de médecins nommé C19, à l’encontre d’Édouard Philippe et d’Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé. Dans un communiqué, le collectif leur reproche de ne pas avoir «anticipé une crise dont ils savaient manifestement la gravité, et qu’ils ne pouvaient, en tout état de cause, ignorer». Une pétition en ligne appuyant cette initiative a déjà recueilli 200.000 signatures.
L’interview polémique d’Agnès Buzyn
La Cour de justice de la République a reçu quatre autres plaintes du même genre, rapporte encore Le Monde. Les plaignants s’appuient en particulier sur une interview d’Agnès Buzyn donnée au Monde, dans laquelle elle admettait être au courant de la gravité de l’épidémie depuis janvier dernier.
«L’interview de Buzyn est une bombe atomique car elle prépare l’étape d’après sur les commissions d’enquête à venir et les éventuels procès», déclare au Monde un haut fonctionnaire.
Des responsables politiques, comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, avaient déjà indiqué que l’ancienne ministre de la Santé engageait sa «responsabilité pénale», à travers cette interview.
L’exécutif prêt à assumer?
Des commissions d’enquêtes parlementaires pourraient également voir le jour, pour identifier d’«éventuels défaillances et dysfonctionnements», comme l’expliquait dans le Journal du Dimanche Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée nationale.
Face à ces attaques, le gouvernement se dit prêt à répondre et à «rendre des comptes».
«C’est normal qu’on puisse rendre des comptes et c’est normal qu’une commission parlementaire interroge le processus de cette crise […] Nous serons évidemment prêts à y répondre, ça fait partie du jeu démocratique», affirmait la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur CNews lundi 23 mars.
Certains sont pourtant moins optimistes, rapporte Le Monde. Comme cette secrétaire d’État, convaincue que quoiqu’il fasse, le gouvernement «se fera engueuler sur la gestion de la crise».