Alors qu’un premier mort lié au Covid-19 parmi le personnel médical a été annoncé samedi 21 mars, Le Monde a fait état ce lundi d’une situation tout aussi difficile dans différents hôpitaux du pays. Au CHU de Strasbourg, particulièrement débordé, pas moins de 238 soignants ont été testés positifs, un nombre qui a doublé en à peine quelques jours, alors que «la plupart sont toujours au travail», selon le quotidien.
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a indiqué que 345 soignants en Île-de-France avaient été infectés, dont trois hospitalisés et deux en réanimation, sans préciser s’ils avaient poursuivi leur travail.
Il s’agit d’informations particulièrement inquiétantes, compte tenu du fait que cette tendance aura une grande influence sur la capacité des hôpitaux à contenir l’épidémie. Se basant sur celle d’Ebola en Afrique, le président de la société française d’hygiène hospitalière, Bruno Grandbastien, a expliqué au Monde que «la transmission du virus au personnel soignant avait été très importante. Cela avait complètement désorganisé le système de santé et contribué à l’amplification de l’épidémie».
Mener des enquêtes pour identifier les cas suspects
Lorsqu’un cas de soignant contaminé est confirmé, une enquête est menée pour déterminer combien de personnes sont entrées en contact, et cela peut mener au confinement de biens d’autres personnes, parmi lesquelles des médecins. Dans le Grand-Est, les hôpitaux ne peuvent plus se permettre de mettre à l’écart les soignants qu’il leur reste.
Au CHU de Strasbourg, mener de telles investigations devient difficile tant les cas sont nombreux. Le personnel en est déjà à son maximum, au bord de l’épuisement.
«J’en suis à ma 12e journée, à 15 heures par jour, et demain j’y retourne», a témoigné une employée auprès du quotidien.
D’autres cas de soignants malades ont été rapportés à Colmar et à Metz. La plupart ne sont pas atteints gravement, et prennent des mesures de protection pour ne pas contaminer les autres. «S’ils sont trop symptomatiques, on les met en télétravail», a assuré François Braun, président du Samu, cité par Le Monde.
Selon les chiffres publiés dimanche, 1.977 personnes sont hospitalisées dans le Grand-Est, dont 480 en réanimation. La région a néanmoins pu doubler sa capacité de réanimation pour atteindre 900 lits. Elle constitue l’un des premiers lieux de propagation de l’épidémie en France, et compte à elle seule 271 décès.