Vendredi 20 mars, l’arrivée de cinq millions de masques depuis Shanghai aurait dû être un soulagement pour les hôpitaux belges, mais a finalement tourné à la déception. En effet, le personnel médical attendait des masques FFP2 et FFP3, mais a reçu de simples masques chirurgicaux, lesquels ne protègent pas efficacement contre le coronavirus.
Ces masques «ne profiteront pas au personnel de première ligne en contact direct avec les malades», a déploré le Dr Philippe El Haddad auprès du journal Le Soir. «On reçoit des propositions qui viennent de partout, mais nous veillons à en analyser le sérieux et la qualité des produits», a-t-il ajouté.
Comme l’a expliqué à la RTBF Carine Rosteleur, représentante de la Centrale générale des services publics (CGSP) des hôpitaux, «les masques chirurgicaux […] empêchent les bactéries et virus de ceux qui les portent de se propager» et servent donc aux infectés à ne pas transmettre le virus. Mais le personnel hospitalier n’est pas protégé avec ce type de masque.
D’autres solutions à trouver
L’arrivée de ce stock conséquent devait répondre à l’appel du ministère belge de la Santé qui, le 16 mars, avait appelé la population à fournir les hôpitaux en masques FFP2 et FFP3 s’ils en possédaient chez eux.
Dans la semaine, quelque 500.000 masques devaient également être fournis gratuitement par le patron milliardaire du groupe Alibaba, Jack Ma, a indiqué l’AFP, sans préciser de quel type il s’agit. Depuis le 17 mars, les détenus des prisons se sont portés volontaires pour coudre des masques de protection destinés au personnel soignant du pays, a annoncé l’Administration pénitentiaire belge.
Sans gouvernement depuis décembre 2018, la Belgique a pu former une «majorité anticoronavirus» entre 10 partis politiques afin de pouvoir gérer l’épidémie. La Première ministre, Sophie Wilmès, a d’ailleurs reçu des «pouvoirs spéciaux» lui permettant notamment de rédiger des arrêtés en urgence sans passer par une longue procédure législative.
Selon le dernier bilan officiel, le pays compte 1.380 personnes hospitalisées, dont 290 en soins intensifs. Depuis le début de l’épidémie, 75 décès, 3.401 infections et 340 guérisons ont été recensés.