Mais Marshall Burke, chercheur au sein du département des ressources environnementales de l’Université de Stanford, a publié le 8 mars sur le site G-FEED des calculs sur la baisse récente de la pollution atmosphérique dans certaines parties de la Chine et, par conséquent, sur les vies potentiellement sauvées. Selon lui, il est très probable que leur nombre dépasse celui des décès dus au coronavirus dans ce pays.
«Compte tenu de l’énorme quantité de preuves indiquant que la respiration d’air pollué contribue fortement à la mortalité prématurée, la question naturelle est de savoir si les vies sauvées par cette réduction de la pollution causée par les perturbations économiques dues au Covid-19 dépassent le nombre de morts entraînées par le virus lui-même. Même avec les hypothèses les plus prudentes, je pense que la réponse est très clairement oui», explique Marshall Burke.
Plus de 70.000 vies sauvées en Chine?
Il a calculé que ces deux mois de réduction de la pollution avaient probablement sauvé la vie de 4.000 enfants de moins de cinq ans et de 73.000 adultes de plus de 70 ans en Chine. C’est beaucoup plus que le taux actuel de mortalité causé par le virus.
Des données satellitaires, prises du 1er janvier au 11 mars par le satellite Copernicus Sentinel-5P, ont montré quant à elles une chute spectaculaire de la pollution atmosphérique dans le nord de l'Italie. Les niveaux de dioxyde d'azote émis par les voitures, les camions et les centrales électriques ont ainsi diminué.
«La baisse des émissions de dioxyde d’azote dans la vallée du Pô, dans le nord de l’Italie, est particulièrement évidente. Bien qu’il puisse y avoir de légères variations dans les données en raison de la couverture nuageuse et des changements météorologiques, nous sommes très confiants dans le fait que la réduction des émissions que nous pouvons voir coïncide avec le confinement en Italie, entraînant moins de trafic et d’activités industrielles», explique Claude Zehner, responsable au sein de l’ESA pour la mission Copernicus Sentinel-5P, cité par Science Alert.
Cependant, les chercheurs soulignent qu'à ce stade, ils ne disposent pas de données permettant de quantifier l'impact de ces émissions réduites sur la santé.