À l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, des tests ont été menés pour traiter les patients atteints deCovid-19 au Plaquenil, un médicament à base de chloroquine (ou hydroxychloroquine), employé d’ordinaire contre le paludisme. Les tests ont mis en concurrence deux groupes de patients, les premiers recevant le traitement, les seconds formant le groupe témoin. D’après le professeur Didier Raoult, qui a initié le projet, les résultats publiés lundi 16 mars sont encourageants.
«On a pu constater que 90% des patients qui n'avaient pas reçu de Plaquenil étaient toujours porteurs au bout de six jours, alors que quand vous mettez du Plaquenil, au bout de six jours, il n'y a plus que 25% de porteurs», explique-t-il dans une vidéo de 18 minutes enregistrée face à ses étudiants.
D’autres hôpitaux adoptent le protocole
L’usage de chloroquine contre le coronavirus, pourtant décrié il y a quelques semaines, semble intéresser à nouveau les scientifiques. Ainsi, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, l’épidémiologue Alexandre Bleibtreu, qui avait d’abord critiqué le traitement, est revenu sur son jugement.
«J’ai eu vent de résultats qui m’ont fait changer d’avis. On s’est calqué sur le protocole marseillais, il y a sûrement d’autres équipes qui l’utilisent. Ce n’est pas le traitement qui paraît le plus évident, il marchait in vitro mais on n’avait pas de données in vivo. L’objectif, ce n’est pas d’avoir raison mais que nos patients aillent mieux», déclare-t-il à CheckNews.
Le traitement est ainsi utilisé à la Pitié-Salpêtrière depuis vendredi 13 mars, sur une cinquantaine de patients, précise Alexandre Bleibtreu.
Cher tous
— Bleibtreu Alexandre (@BleibtreuAlexa1) March 12, 2020
Pour être transparent
J’ai dit il y a2 semaines que les données dispo sur chloroquine étaient « bullshit »
A l’époque c’était vrai
De nouvelles données dont venant de Marseille contredisent ce que j’ai dit et ce que je pensais.
De possibles effets secondaires
Certains spécialistes mettent néanmoins en garde contre de possibles effets secondaires. Ainsi, le professeur Yasdan Yazdanpanah, directeur du consortium REACTing, qui mène un essai clinique européen sur le coronavirus incluant plus de 3.000 patients, explique n’avoir pas inclus le Plaquenil dans ses recherches. Outre des effets secondaires, il précise au Monde que la chloroquine pourrait poser des « problèmes d’interactions médicamenteuses avec d’autres traitements», en particulier chez les patients en réanimation.