La propagation rapide du Covid-19 en Chine est due au grand nombre de personnes contaminées qui présentaient des symptômes peu évidents et qui n’ont pas été dépistées pendant une longue période, ainsi qu’à la contagiosité élevée de l’infection, indique une étude publiée dans la revue Science.
Avant le confinement
Selon les résultats obtenus, l’ouverture des frontières de Wuhan a largement contribué à la transmission instantanée géographique du virus avant la mise en place de restrictions à l’entrée et à la sortie de la ville, imposées le 23 janvier 2020, car 86% des déplacements n’ont pas été répertoriés. Ce fait joue un grand rôle dans la propagation du virus, étant donnée sa fréquence de transmission (55%) des personnes sans symptômes par rapport à ceux qui développent la maladie. Ceci dit, 79% des cas de contamination auraient été provoqués par des porteurs de virus en bonne santé.
L’impact revisité
Selon l’auteur principal de l’étude, Jeffrey Shaman, «en raison de leur contagiosité et leur nombre [de personnes atteintes de symptômes faibles ou ne présentant pas de signes de maladie, ndlr], les cas non recensés peuvent exposer au risque d’infection une partie plus grande de la population que ce que l’on pensait auparavant», a-t-il déclaré dans un communiqué de presse de l’Université Columbia. Et d’ajouter que «ces personnes infectées non détectées ont été nombreuses» en Chine.
Il est ainsi indispensable d’apporter des changements importants dans la pratique de l’enregistrement des patients ayant recours à des soins médicaux même avec des symptômes d’infections virales ordinaires, estiment les chercheurs.
Si le nouveau coronavirus emboîte le pas du modèle de la grippe H1N1 de 2009, il pourrait devenir le cinquième coronavirus endémique parmi les populations, a conclu M.Shaman.