Le laboratoire VirPath, basé à Lyon, a trouvé une combinaison de médicaments qui serait efficace pour combattre le coronavirus. Les scientifiques ont découvert que celui-ci s’attaquait principalement au système respiratoire, et ont tenté d’exploiter les médicaments déjà existants qui agissent dans cette partie du corps. Ce principe, appelé «repositionnement», est la spécialité du laboratoire, a indiqué France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
«L'idée est d'aller chercher - dans l'armoire à pharmacie en quelque sorte - les médicaments qui existent déjà sur le marché et de voir quel médicament pourra être utilisé pour traiter les infections provoquées par ce coronavirus», a expliqué à la chaîne Olivier Terrier, chercheur au laboratoire VirPath.
L’équipe a identifié une combinaison de médicaments qui permettent de renforcer les cellules respiratoires grâce à un antiviral classique, a précisé Manuel Rosa-Calatrava, directeur recherche Inserm-VirPath. «Cette combinaison semble donner des résultats avec un gain antiviral significatif», a-t-il assuré.
Le meilleur moyen pour lutter contre le coronavirus?
Le but est bien évidemment de trouver un traitement tout en réduisant au maximum les procédures nécessaires à l’élaboration et à la mise sur le marché d’un nouveau médicament, lesquelles prennent souvent des mois voire des années. «Ça va plus vite, parce qu'ils sont déjà commercialisés, parce qu'on a du recul en matière de toxicité et d'effets secondaires», a expliqué au Parisien Bruno Lina, directeur du laboratoire.
Le «repositionnement» de médicaments avait déjà prouvé son efficacité lors de l’apparition du MERS-Cov au Moyen-Orient en 2012. VirPath avait alors identifié et validé deux médicaments pour lutter contre cet autre coronavirus, a relaté le quotidien francilien.
Pour accélérer davantage le processus, les molécules sont testées grâce à une intelligence artificielle, et seules les plus prometteuses passent par les tubes à essai. «Sur les milliers de médicaments aux effets déjà bien connus, nous pratiquons un filtre en entonnoir. Cinq ou six sont réellement testés», a précisé le Dr Lina.
Concernant le nouveau coronavirus, le laboratoire a demandé aux autorités françaises de pouvoir lancer un test clinique sur les malades en état critique. Un premier essai devrait avoir lieu à Lyon. VirPath a bénéficié de financements de l’Inserm afin que les recherches avancent le mieux possible. Le «repositionnement» reste l’une des techniques les plus rapides et les moins coûteuses conduisant à l’élaboration d’un traitement.