Dans son rapport définitif publié vendredi, le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) estime que le pilote de l'avion dans l'accident duquel le footballeur Emiliano Sala a été tué en 2019 a perdu le contrôle de l'appareil lors d'une manœuvre probablement destinée à éviter le mauvais temps pour pouvoir voler à vue.
Le pilote David Ibbotson, dont le corps n'a jamais été retrouvé, a aussi «probablement» été intoxiqué au monoxyde de carbone, alors que le monomoteur ne disposait pas de détecteur dans la cabine, estime le bureau d'enquête.
Un rapport d'étape avait relevé que Sala avait été intoxiqué au monoxyde de carbone avant que l'avion s'écrase.
Les enquêteurs soulignent également que le vol n'a pas été effectué dans des conditions conformes aux normes qui s'appliquent pour les vols commerciaux. Le pilote a navigué à vue, de nuit, dans des conditions météo difficiles alors qu'il n'avait pas la licence pour piloter ce type d'avion ni pour voler la nuit, ont-ils relevé.
430 kilomètres par heure
L'avion était lancé à une vitesse de 270 miles par heure (435 KM/h) au moment de l'impact avec l'eau, selon l'AAIB, ce qui excluait la possibilité de survie.
Les recommandations portent sur le fait de rendre obligatoire la présence d'un détecteur de monoxyde de carbone à bord des avions équipés d'un moteur à pistons et sur l'amélioration du suivi des qualifications des pilotes.
Le petit avion privé à bord duquel se trouvait le joueur de 28 ans et son pilote s'était écrasé dans la Manche le 21 janvier 2019. L'attaquant du FC Nantes rejoignait le club de Cardiff, où il venait d'être transféré, pour 17 millions d'euros.
Le corps du joueur, dont la disparition avait provoqué une forte émotion dans le monde du football et au-delà, avait été retrouvé dans la carcasse de l'appareil, plus de deux semaines après l'accident, à 67 mètres de profondeur.