«Des tests toxicologiques ont révélé que le passager présentait un niveau de saturation élevé en COHb (produit associant le monoxyde de carbone et l'hémoglobine)», a indiqué le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) dans un rapport intermédiaire, cité par l'AFP.
«Il est probable que le pilote ait également été exposé au monoxyde de carbone», a-t-il ajouté. «Il est clair d'après les symptômes que l'exposition au CO peut réduire ou inhiber la capacité d'un pilote à piloter un avion en fonction du niveau d'exposition», explique l'AAIB.
Selon l'AAIB, l'intoxication au monoxyde de carbone constitue un risque particulier pour le type d'avion dans lequel les deux hommes voyageaient.
«Les avions à moteurs à piston produisent de fortes concentrations de monoxyde de carbone qui sont acheminées hors de l'appareil par le système d'échappement», ont déclaré les enquêteurs. «Une mauvaise étanchéité de la cabine ou des fuites dans les systèmes de chauffage et de ventilation par les gaz d'échappement peuvent permettre à du monoxyde de carbone d'entrer dans la cabine» et dans le poste de pilotage.
Réactions de la famille et du club de Cardiff
La famille d'Emiliano Sala «pense qu'un examen technique détaillé de l'avion est nécessaire» et elle demande à l'AAIB de repêcher l'épave «sans délai», a réagi son avocat, Daniel Machover, dans un communiqué.
«La famille et le public doivent savoir comment le monoxyde de carbone a pu entrer dans la cabine», a-t-il ajouté.
«Nous continuons de penser que ceux qui ont contribué à ce qu'il soit utilisé doivent rendre des comptes dans cette tragédie», a déclaré un porte-parole.
Crash de l’avion de Sala
Le petit avion qui transportait Emiliano Sala à destination de Cardiff, où il venait de signer, avait disparu des radars le soir du 21 janvier dernier au large de l'île de Guernesey. Le joueur revenait de Nantes, où il était allé dire adieu à ses ex-coéquipiers et récupérer quelques affaires.
Le corps du footballeur avait été localisé à bord de l'épave, par 67 mètres de fond, et repêché le 7 février. Celui du pilote n'avait pour sa part pas été retrouvé.