Coronavirus: état d’alerte historique au Québec, la Belle province au bord de la panique

© AFP 2024 Cole BurstonZone d'examen avant quarantaine à l'aéroport de Trenton, Canada.
Zone d'examen avant quarantaine à l'aéroport de Trenton, Canada. - Sputnik Afrique
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Pénuries de produits d’hygiène, écoles fermées, interdiction de grands rassemblements et d’événements sportifs: la Belle Province est plongée dans une atmosphère apocalyptique en raison du coronavirus. Pour tenter de freiner l’expansion du COVID-19, Québec vient d’annoncer une série de mesures draconiennes. Compte-rendu.

Province paisible, le Québec ne sera pas épargné par l’expansion du coronavirus, a averti François Legault, son Premier ministre, le 12 mars dernier. Une annonce pour le moins remarquée, qui a eu l’effet d’un électrochoc auprès de la population.

«Tout le Québec doit se mettre en mode d’urgence. Pour le moment, la pandémie est sous contrôle au Québec, je dis bien, “pour le moment”», a déclaré François Legault, alors accompagné de Danielle McCann, ministre de la Santé, et du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.  

Québec a annoncé la mise en place de mesures importantes. Jusqu’à nouvel ordre, le gouvernement interdit les événements en milieu clos de plus de 250 personnes, et demande aux gens revenant de l’étranger de s’isoler durant 14 jours. Quant aux travailleurs du secteur public, du milieu de la santé et de celui de l’éducation, ils sont obligés de se mettre en quarantaine pour la même durée en revenant d’un autre pays.

​Conformément aux consignes, un match opposant le célèbre club de hockey des Canadiens de Montréal aux Sabres de Buffalo devait se tenir à huis clos à Montréal, le soir du 12 mars. La partie n’a toutefois pas été disputée, car quelques heures après l’annonce de Québec, la Ligue nationale de hockey (NHL) a décidé de suspendre toutes ses activités pour une durée indéterminée. Une décision calquée sur celle de la National Basketball Association (NBA) et de la Major League Soccer (MLS). Le club des Canadiens de Montréal étant un véritable emblème, au poids économique considérable, l’annulation de ses matchs apparaît comme l’un des signes les plus amers de la gravité de la situation.

Anxiété et mesures drastiques

Pour ajouter au climat de peur, le même jour, les Québécois ont appris que leur Premier ministre fédéral, Justin Trudeau, s’était lui-même placé en isolement après avoir possiblement contracté le COVID-19.

​C’est la femme du Premier ministre, Sophie Grégoire Trudeau, qui pourrait lui avoir transmis le coronavirus. Les médias ont appris dans la soirée que Mme Grégoire Trudeau était bel et bien atteinte de la maladie.

«À la suite de son retour d’un séjour Londres (Royaume-Uni) pour une conférence, l’épouse du Premier ministre, Sophie Grégoire Trudeau, a commencé à ressentir des symptômes mineurs semblables à la grippe. [...] Elle a immédiatement demandé des recommandations médicales et se fait tester pour le COVID-19. [...] Selon l’avis du médecin, le Premier ministre pourrait continuer ses activités habituelles en effectuant une auto-observation. Bien qu’il ne ressente aucun symptôme lui-même, le Premier ministre a choisi de travailler de la maison en auto-isolation», a précisé le 12 mars à Sputnik le Cabinet du Premier ministre Trudeau.

La veille, la compagnie aérienne Air Canada a diffusé les mesures qu’elle avait instaurées pour freiner la propagation du virus. Le transporteur aérien Air Transat a fait de même.

«Si un client qui semble indisposé tente de s’enregistrer ou de monter à bord d’un appareil, nos agents se renseignent sur son état de santé. Si le client n’est pas en état de voyager, l’embarquement lui sera refusé», peut-on notamment lire dans la lettre envoyée par Air Canada à ses clients.

Précisons qu’à l’heure où nous écrivons, les frontières du Canada ne sont toujours fermées aux citoyens d’aucun pays, ce qui suscite de nombreuses critiques à l’égard d’Ottawa, tant de la part de partis d’opposition que de celle de citoyens sur les réseaux sociaux.

Des pénuries et des ruptures de stock de produits comme les masques de protection, le papier-toilette et le gel désinfectant sont aussi constatées au Québec et plus largement au Canada. Dans ce contexte, les commerçants disent faire au mieux pour maintenir la chaîne d’approvisionnement.

​D’ailleurs, Ottawa recommande aux Canadiens de faire entre autres des réserves de «pâtes sèches et sauce», de «légumes et légumineuses en conserve» ainsi que de papier hygiénique, mais tout en évitant les «achats en panique».

«À l’heure actuelle, il est avisé de remplir vos armoires de denrées non périssables, de manière à ne pas devoir sortir pour faire des achats si vous tombez malade. Pour réduire les pressions sur la chaîne d’approvisionnement, il est conseillé de bâtir vos réserves progressivement plutôt que de faire tous vos achats d’un coup. Pour ce faire, ajoutez quelques articles dans votre panier d’épicerie chaque fois que vous sortez», est-il conseillé sur le site du gouvernement canadien.

Dans la foulée de l’annonce du Premier ministre Legault, de nombreux établissements scolaires ont annoncé qu’ils fermaient leurs portes temporairement. Le ministre de l’Éducation québécois, Jean-François Roberge, a refusé de décréter la fermeture de toutes les écoles le 12 mars, mais plusieurs directions scolaires ont décidé ce jour-là de faire preuve de davantage de prudence. Selon les informations de Sputnik, Québec devrait toutefois d’ici quelques heures annoncer la fermeture de toutes les écoles et garderies (crèches) pour une durée de deux semaines.

Si Québec semble beaucoup plus inquiète qu’il y a quelques semaines à peine, Ottawa n’a pas changé de stratégie de prévention depuis le début de la crise. Depuis le matin du 12 mars, les voyageurs en provenance d’Italie et de la province chinoise de Hubei sont toutefois priés par Ottawa de s’isoler 14 jours et d’avertir les autorités s’ils présentent des symptômes. Une mesure non coercitive fonctionnant entièrement sur une base volontaire.

Dans l’état d’urgence le matin du 13 mars, Ottawa a dit ne pas fermer la porte à une fermeture partielle des frontières.

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