Critiquée par les Occidentaux, la Chine passe le pic de l’épidémie et répond

© REUTERS / ALY SONGUn travailleur prend la température d'un homme à la Bourse de Shangaï
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Alors que l’épidémie, devenue pandémie, s’étend toujours plus en Europe et menace le continent américain, Washington a accusé Pékin de négligence dans sa lutte contre le Covid-19. Une inversion accusatoire que les autorités chinoises n’ont pas laissé passer. Pour Pékin, les Occidentaux sont victimes de leurs propres atermoiements.

Photos de soupe de chauve-souris, vidéos virales de scènes post-apocalyptiques dans les rues chinoises… Vue de l’Occident, l’épidémie de Covid-19 paraissait bien lointaine et virtuelle au mois de février dernier. Et il était de bon ton de moquer soit la démesure des moyens déployés par les autorités, qualifiées de «régime» par ailleurs, soit d’envisager la Chine comme un pays du tiers-monde.

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C’est sans doute à ce qui relève d’un complexe de supériorité occidental que Pékin a répliqué ce 12 mars, en qualifiant d’«immorales et irresponsables» les critiques américaines adressées aux autorités chinoises. La veille, le conseiller américain à la Sécurité nationale Robert O’Brien avait reproché au gouvernement chinois d’avoir réagi trop tard face au coronavirus et d’être responsable de sa propagation au reste du monde. «Nous souhaitons que certains responsables américains consacrent leur énergie à la lutte contre le virus et la promotion de la coopération, plutôt qu’à incriminer la Chine», a réagi le ministère chinois des Affaires étrangères, cité par Reuters.

Contacté par Sputnik, Mei Xinyu, expert du Centre de coopération économique internationale auprès du ministère chinois du Commerce, pointe lui aussi l’ironie des accusations de Robert O’Brien.

«Pour arrêter la propagation du coronavirus, Wuhan et le Hubei ont fait de gros sacrifices. Le monde entier en a été témoin. Malheureusement, la plupart des pays n’ont pas tiré de leçon de l’expérience de la Chine. Au contraire, ils ont passé leur temps et leur énergie à essayer d’"égratigner" la Chine», a-t-il déploré.

Et de poursuivre en faisant remarquer que, selon lui, la propagation du virus dans le monde était «désormais le prix de leurs actions».

La stratégie chinoise contre le Coronavirus surveillée à la loupe

Dès le début de l’année, la Chine a mis en place des mesures drastiques avec notamment le contrôle de la température des voyageurs dans les aéroports à l’aide de caméras thermiques dernier cri.

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Le 23 janvier dernier, le gouvernement chinois décidait d’isoler la province du Hubei, coupant du monde quelque 56 millions d’habitants du reste du monde, tandis que les autorités sanitaires mettaient tout en œuvre pour remonter les chaînes de contamination parmi les Chinois ayant quitté la zone de confinement. Des médias, comme RTL en France, s’interrogeaient alors sur la proportionnalité et le bien-fondé de telles méthodes.

«Le pays va en effet très loin dans sa chasse aux habitants qui sont passés par Wuhan, foyer du coronavirus. Certaines villes vont jusqu’à utiliser la reconnaissance faciale et il faut savoir qu’en Chine, des centaines de millions de caméras sont installées dans les lieux publics», expliquait alors le site de cette radio.

Aversion pour les mesures «contraignantes» en France

Toujours en France, au même moment, le gouvernement se contentait d’apposer des affiches dans les aéroports, s’abritant derrière les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 6 mars dernier, encore, le Président de la République Emmanuel Macron se voulait rassurant, et en même temps, fataliste. «De toute façon, l’épidémie sera là», avait-il constaté devant les caméras lors d’une visite dans une maison de retraite.

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Et le chef de l’État d’affirmer : «Si on prend des mesures qui sont très contraignantes, ce n’est pas tenable dans la durée». Ce 12 mars, alors qu’Emmanuel Macron doit s’exprimer dans une allocution télévisée, la France se prépare, selon les termes de l’AFP, à un «scénario à l’italienne».

Aux États-Unis, le Président Donald Trump a annoncé dans la nuit du 11 au 12 mars la suspension de l’entrée des voyageurs en provenance d’Europe pour une durée de trente jours. Seuls sont concernés les États européens membres de l’espace de libre-circulation de Schengen, le Royaume-Uni n’est pas concerné. Dans la foulée, l’Union européenne a dénoncé l’initiative, jugée unilatérale.

En Chine, en revanche, les autorités sanitaires affirment que le pic de l’épidémie est désormais passé.

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