Les Français ont restreint leur consommation de vin de Bordeaux en 2019, selon les chiffres publiés par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).
Dans les grandes surfaces, qui représentent les premiers points de vente avec 130 millions de bouteilles écoulées chaque année, les vins de Bordeaux enregistrent une baisse de 10%. Les professionnels de la filière tirent la sonnette d’alarme:
«Sur le marché français, qui représente 56% de notre commercialisation, [...] nous avons perdu un cinquième de nos volumes en cinq ans, essentiellement sur les vins entre trois et cinq euros», s’inquiète Bernard Farges, président du CIVB.
Les chiffres exportation des vins de Bordeaux restent néanmoins stables, à deux milliards d’euros, la Chine étant le principal acheteur des cuvées girondines.
Inquiétudes pour l’année 2020
Le ralentissement de la consommation d’alcool en France est également mis en avant par le CIBV, qui précise que la «tendance est à la modération» et que le phénomène «touche toutes les appellations, tous les alcooliers». L’inquiétude des professionnels est renforcée par les mesures prises à l’automne dernier aux États-Unis, en particulier la taxe de 25% appliquée depuis mi-octobre par l’administration Trump. De même, les expectations se multiplient sur l’impact que pourrait avoir l’épidémie de coronavirus sur le commerce viticole. Le CIVB reconnaît également un problème avec la gestion des stocks.
«Nous avons des stocks importants, mais pas pléthoriques. Ils sont importants par rapport à notre commercialisation, tombée à un plus bas niveau depuis 20ans», explique Bernard Farges.
Pour relancer les ventes, le CIVB préconise de miser sur la communication et de changer l’image des vins de Bordeaux, trop souvent synonyme «de tradition, d’héritage, de cherté».