Les détenus d'au moins dix prisons du pays se sont révoltés dimanche 8 mars à propos des mesures prises par le gouvernement visant à empêcher le virus de pénétrer dans le système carcéral et qui prévoit notamment la suspension des visites des proches et des permissions de sortie, écrit l’agence France-Presse.
Ces mouvements d'insurrection ont concerné notamment les prisons de Bergame et de Modène, villes du nord de l’Italie situées dans la zone de confinement instaurée par le gouvernement, mais aussi Naples, Salerne ou Bari, dans le sud de la péninsule.
Des mutineries au lourd bilan
Au moins trois détenus sont morts au cours ou des suites des affrontements à la prison Sant'Anna de Modène, selon le groupe de défense des droits des prisonniers Antigone, tandis que le quotidien La Repubblica a fait état de six décès, citant des sources policières.
Tensions opposant aussi les prisonniers
Les médias italiens rapportaient encore de fortes tensions lundi 9 mars à l'intérieur de l'établissement où le personnel craint aussi des affrontements entre prisonniers, car certains d’entre eux n’approuvent pas les protestations.
«Les détenus n'avaient pas été informés de ce qu’il se passait à l'extérieur, et les visites avaient été suspendues à cause du coronavirus, c'est pourquoi tout cela est arrivé, cette guerre», a confié à l'AFP Gilberto, 59 ans, père d'un des détenus de la prison de Modène, qui a souhaité garder l'anonymat.
#Coronavirus, des mutineries ont lieu dans les prisons de sept villes en #Italie après l'annonce de mesures telles que la suspension des visites familiales.
— France TV Rome (@FranceTVRome) March 9, 2020
Pour l'heure, le bilan est de 6 morts et 50 évasions à Foggia, et 3 morts à #Modène. https://t.co/jToTEwHgTU
«Si le coronavirus vient ici, nous sommes tous morts. La plupart de ceux qui sont en prison sont séropositifs ou ont des problèmes pulmonaires parce que le seul vice qu'ils ont est de fumer. Mon mari fume trois paquets de cigarettes par jour», a déclaré Monica, 50 ans, épouse d'un détenu condamné à huit ans de prison.
Le pays a été durement touché par l'épidémie de coronavirus -avec quelque 366 morts jusqu'à présent- et le gouvernement a imposé dimanche 8 mars des mesures draconiennes pour contrôler sa propagation, en confinant 15 millions d'habitants vivant dans une large partie nord du pays.