La Syrie est prête à rétablir les relations avec la Turquie, si le Président Erdogan arrête de soutenir les terroristes, a déclaré jeudi 5 mars le Président syrien Bachar el-Assad à la chaîne de télévision Rossiya 24.
«Nous ne pouvons pas y parvenir tant que M.Erdogan aide les terroristes», a indiqué M.el-Assad.
La situation qui prévaut actuellement dans la zone de désescalade d’Idlib est «illogique» compte tenu de l’absence d’hostilité entre les peuples syrien et turc, a ajouté le Président. À son avis, les tensions sont liées à des intérêts politiques.
Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques en 2012. Toutefois selon M.el-Assad, des membres des services secrets syriens et turcs ont eu plusieurs rencontres ces deux dernières années.
En février 2019, M.Erdogan avait déjà confirmé, lors d’un entretien accordé à la télévision d’État TRT, que le gouvernement turc maintenait des contacts «à bas niveau» avec la Syrie par l’intermédiaire de ses services de renseignement.
Damas a déjà rétabli les relations avec de nombreux pays arabes
Selon M.el-Assad, la plupart des pays arabes ont rétabli leurs relations avec la Syrie sans l'annoncer publiquement, pour éviter des pressions.
«Ces pays ont exprimé leur soutien à la Syrie et nous ont souhaité de vaincre le terrorisme. Cependant, les pressions occidentales et, en particulier, celles des États-Unis, ont obligé ces pays, en particulier des pays du Golfe à se tenir à l’écart et à ne pas ouvrir leurs ambassades en Syrie», a déclaré le dirigeant syrien.
Le gouvernement de Khalifa Haftar, basé dans l'est de la Libye et opposé au gouvernement siégeant à Tripoli et soutenu par l'Onu, a ouvert mardi 3 mars une ambassade à Damas.
L’ambassade des Émirats arabes unis a rouvert ses portes à Damas en décembre 2018, six ans après sa fermeture.
La Syrie peut utiliser la force si les soldats turcs et US restent sur son sol
M.el-Assad a néanmoins déclaré que si les forces américaines et turques ne quittaient pas la Syrie, les autorités syriennes devront les chasser par la force.
«Le peuple se lèvera contre l’occupation américaine. Les Américains ne pourront rester ni pour obtenir du pétrole, ni pour soutenir les terroristes comme Daech* ou le Front al-Nosra*, ni pour d’autres raisons. La même chose concerne les Turcs […]. Nous n’oublions pas les Turcs qui occupent la partie nord du territoire syrien. S’ils ne partent pas suite aux négociations politiques, nous devrons les chasser par la force», a estimé M.el-Assad.
Entretiens Poutine-Erdogan à Moscou
Des négociations en tête-à-tête entre les Présidents Poutine et Erdogan se sont déroulées ce 5 mars à Moscou.
À l’issue de ces entretiens de six heures, Vladimir Poutine a déclaré que les groupes de radicaux en Syrie avaient pratiquement provoqué la reprise des hostilités. Il a ajouté que la Russie et la Turquie avaient concerté un document conjoint sur le règlement en Syrie.
*Organisation terroriste interdite en Russie