«Nouvelle technique d’interpellation de manifestants. "L’étranglement à deux mains" Saint-Étienne 29 février 2020». Publiée avec cette légende sur Facebook dimanche 1er mars, cette photo a été partagée en quelques jours plus de 22.000 fois.
La photo montre notamment un policier agenouillé qui serre ses deux mains autour du cou d’un homme allongé sur le dos près d’une voiture de police. Les faits ont eu lieu lors de l’acte 68 des Gilets jaunes à Saint-Étienne, a-t-il été indiqué.
L’auteure du cliché raconte
Contactée par 20 Minutes, la photographe Anaïs, qui est à l’origine du cliché, a expliqué que la scène avait eu lieu alors qu’elle prenait le tramway en sortant du centre commercial Centre Deux. Selon elle, si au début l’interpellation se passait bien, au moment d’entrer dans la voiture de la police, l’homme a commencé à s’agiter.
«Il a eu un petit geste pour se débattre et c’est parti en vrille. Les deux policiers ont commencé à le tirer et il s’est retrouvé au sol […]. Après, il s’est retrouvé seul avec l’un des deux policiers, qui lui a donné des coups de poing et lui a serré la gorge à deux mains en lui disant "tu vas voir"», raconte la femme.
Les gens qui se trouvaient autour ont commencé à hurler, poursuit Anaïs, après quoi l’autre policier est revenu et a essayé de calmer son collègue.
«Tous les policiers qui s’étaient éloignés sont revenus également et ont temporisé, ils ont demandé au petit groupe qui s’était attroupé de s’éloigner en disant que c’était "quelque chose qui arrive"», a ajouté la photographe.
La police commente
Le Service d’information et de communication de la police nationale (SICoP) indique à 20 Minutes qu’il ne pouvait «commenter la technique d’interpellation sur la base d’une image fixe». D’après le SICoP, l’homme a été interpellé effectivement lors de la manifestation des Gilets jaunes «pour outrage et rébellion, des faits qu’il a reconnus et qui lui ont valu une garde à vue».
Alors que le Service indique que cet outrage a été caractérisé «par ses crachats et ses insultes sur les policiers à leur passage», Le Gueuloir, un journal indépendant et militant local, a déclaré à 20 Minutes que «les policiers n’étaient pas en grand nombre, mais certains étaient très virulents».