Présent au côté de son homologue britannique Dominic Raab, le chef de la diplomatie turc Mevlut Cavusoglu a critiqué l’Union européenne pour sa prise de position concernant les réfugiés qui veulent quitter la Turquie pour regagner l’Europe.
«Nous respectons le droit des réfugiés de se rendre dans tout pays qu’ils jugent sécurisé. Nous n’envisageons pas de les retenir sur notre territoire et n’avons pas pris de tels engagements. La Turquie n’est pas en position d’arrêter le flux migratoire vers l’Europe. L’UE accuse la Turquie de la situation dans laquelle se trouvent les réfugiés, mais Ankara a rempli ses obligations dans le cadre de l’accord sur les migrants», a-t-il déclaré.
Le ministre turc estime par ailleurs que l’UE devrait respecter les droits de l’Homme quand il s’agit des réfugiés.
«La Turquie a appelé la communauté internationale à plusieurs reprises à se solidariser [avec Ankara, ndlr] sur cette question, mais elle n’a pas reçu le soutien escompté», a-t-il ajouté.
De son côté, son homologue britannique a déclaré que Londres restait l’allié d’Ankara en tant que membre de l’Otan et soutenait «les efforts de la Turquie pour réinstaurer le cessez-le-feu à Idlib».
La Turquie ouvre ses frontières
Suite à l'aggravation de la situation dans le gouvernorat syrien d’Idlib, la Turquie a ouvert ses frontières avec l'Union européenne, affirmant qu'elle ne pouvait plus contenir les flux de migrants.
Une déclaration faite malgré l'accord conclu en 2016 entre Ankara et Bruxelles aux termes duquel le gouvernement turc s'est engagé à lutter contre les passages illégaux moyennant une aide financière de l’UE.
Ankara a affirmé dimanche 1er mars que depuis le samedi 29, plus de 76.000 migrants avaient quitté la Turquie par la province turque d'Edirne, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Mardi 3 mars, le Président turc a fait savoir que «des millions» de migrants allaient «bientôt» submerger l'Europe.
Pour sa part, le gouvernement grec indique qu’entre samedi et lundi soir, 24.203 tentatives d'entrées illégales ont été évitées et 183 personnes ont été arrêtées.