Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête sur la présence d'un photographe lors de l'interpellation de Piotr Pavlenski le 15 février et la diffusion des clichés dans Paris Match, a appris mardi l'AFP de source judiciaire.
L'enquête préliminaire a été ouverte le 28 février pour «violation du secret professionnel», «recel de violation du secret professionnel» et «diffusion non autorisée des images d'une personne entravée», a précisé cette source.
L'artiste russe avait été arrêté au lendemain du retrait de Benjamin Griveaux de l'élection à la mairie de Paris à cause de la diffusion, revendiquée par Piotr Pavlenski, de vidéos à caractère sexuel du candidat LREM.
Paris Match avait publié la semaine suivante une série de photos et, sur internet, une vidéo de l'interpellation de l'activiste et de sa compagne Alexandre de Taddeo, destinataire en 2018 des vidéos de Benjamin Griveaux. Sur les images, notamment celle publiée de couverture, Piotr Pavlenski apparaît menotté.
Un délit passible de 15.000 euros d'amende
Si rien n'empêche le parquet d'enquêter sur la diffusion de ces images, il faut toutefois une plainte de la victime pour que le magazine soit éventuellement contraint de rendre des comptes devant la justice. Or «mon client, par principe, ne porte jamais plainte», a indiqué à l'AFP l'avocat de Piotr Pavlenski, Me Yassine Bouzrou.
L'artiste russe a depuis été mis en examen, notamment pour «atteinte à la vie privée» et «diffusion sans l'accord de la personne» d'enregistrements à caractère sexuel dans le cadre de l'affaire Griveaux.
Il était mardi entendu par la juge d'instruction chargée de l'enquête dans laquelle il est accusé de violences lors d'une soirée du réveillon le 31 décembre.