Sébastien Blandin avoue avoir eu «un gros coup de cœur pour la Russie» lors de son voyage en juin 2018, quand il est monté au Cap Nord, en Norvège, en redescendant par la Russie. Mais, cette année, ce technicien d’une usine d’électricité en Lorraine est attiré par les terres lointaines, au sinistre halo stalinien: la tristement célèbre Route de Kolyma, aussi appelée Route des os, construite par les zeks, les prisonniers du Goulag, qui relie Iakoutsk à Magadan.
«Mes collègues sont intrigués par ce désir de passer trois mois en moto en Russie. Mais ils trouvent que c’est un beau projet», confie Sébastien Blandin à Sputnik.
Les baroudeurs connaissent bien le livre culte de Kim Hoang, «Magadan» qui a reçu le Prix Pierre Loti. Mais la description des difficultés à franchir ne fait-elle pas peur à notre baroudeur? Comment s’y préparer?
«Cela fait plus de 20 ans que je voyage à moto, précise Sébastien Blandin. Je ne suis pas trop inquiet au sujet de ma moto, de ma forme ni sur l’itinéraire. Après mes deux voyages en Russie, où je me suis senti vraiment à l’aise, j’ai envie d’y passer plus de temps.»
«Je rentre de Magadan également en moto… Ça me fera moins cher que la ramener en camion», assure Sébastien Blandin.
Puis, s’est posée la question du visa: un visa pour la Russie est valable un an, mais on ne peut passer que 90 jours en tout en Russie. Sébastien pense en profiter pour visiter le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Mongolie… tout ça au gré des humeurs et de la providence.
Et le coronavirus, alors?
«Pour l’instant, la Chine a fermé toutes ses frontières, mais pour mon trajet, cela ne change rien, estime Sébastien Blandin. Je verrai quand on se rapprochera de la date de départ ce qu’il faut modifier ou les adaptations à faire».
«Lors de mes voyages, j’aime surtout rencontrer les gens, raconte Sébastien Blandin. Le but, quand je roule, c’est de découvrir le pays, son histoire. Volontairement, je ne prévois pas d’itinéraire fixe. Je me garde la possibilité de m’arrêter à un endroit, de pouvoir suivre quelqu’un, de voir comment on vit en Sibérie.»
«J’apprends le russe, parce que je trouve la langue intéressante, conclut Sébastien Blandin. Mais je crains de ne pas avoir un assez bon niveau pour le voyage.»