Un clip «informatif» de trois minutes diffusé du lundi 17 au vendredi 21 février sur la chaîne locale BFM Paris a pris des allures de propagande électorale, selon une enquête du HuffPost. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, y apparaît aux côté du vice-président de son parti «Libre!», Jean-Philippe Dugoin-Clément.
L’extrait, diffusé plusieurs fois par jour, était censé présenter les différentes avancées mises en place par les autorités locales dans le domaine de l’écologie. Comme le note le HuffPost, Valérie Pécresse ne se contente pas de présenter la politique environnementale votée en 2015, mais y glisse des éléments de langage propres à sa formation politique.
«Je veux qu’on ait une croissance verte, sobre et saine», indique celle qui est candidate sur une liste à Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines. Cette phrase n’est autre que le slogan de son propre parti Libre! qu’elle a créé après avoir quitté Les Républicains (LR). D’autres termes comme «décarboner», «plus propre, plus respirable» ou encore sa «stratégie ambitieuse» sont autant d’éléments tout droit sortis de ses discours de campagne, affirme le site.
Des exemples soigneusement sélectionnés
Pour illustrer les projets mis en place par l’exécutif, le clip montre un lycée équipé de panneaux solaires à Courbevoie ainsi que la dépollution de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, où l’élue a récolté respectivement 56% et 62% lors des dernières élections régionales.
BFM Paris et l’entourage de Valérie Pécresse démentent
Le clip, dont la production a coûté 10.000 euros, a été cofinancé par la région Île-de-France et BFM Publicité. Contacté par le HuffPost, BFM Paris indique que ces programmes de «communication institutionnelle» sont en accord avec la convention signée entre la chaîne et le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Le directeur de la rédaction de BFM Paris, Philippe Antoine, a assuré qu’il n’y avait pas d’arrangements entre les élus et l’organe de publicité qui a coproduit le clip. «Le travail de la régie pub n’a rien à voir avec celui de la rédaction. Il existe une frontière totalement étanche entre nous», a-t-il assuré.
L’équipe de Valérie Pécresse affirme quant à elle qu’il ne s’agit pas de «propagande électorale» puisque leur commune de candidature n’est pas mentionnée et qu’il n’y a aucune critique de leurs adversaires politiques.
Selon la région, six autres clips du même genre auraient été programmés, pour un montant total de 60.000 euros, tandis que BFM Paris assure qu’aucune nouvelle diffusion n’est prévue.