Pourquoi le nombre d’infectés au coronavirus en France a-t-il presque doublé en 24 heures?

© AFP 2023 JEAN-PHILIPPE KSIAZEKLa gare routière de Lyon Perrache
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Jeudi 27 février, 20 nouveaux cas de coronavirus ont été recensés sur le territoire français, doublant presque le bilan en à peine 24 heures. Mais des spécialistes assurent qu’un tel scénario était prévisible et expliquent pourquoi.

Emmanuel Macron l’avait annoncé: «On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive... On va devoir l'affronter au mieux». Le jour de sa déclaration à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, jeudi 27 février, le bilan du coronavirus dans l’Hexagone est soudainement passé de 18 à 38 cas identifiés. Selon les informations du Parisien, une «recherche plus approfondie des potentiels malades» serait à l’origine de cette hausse.

Les autorités sanitaires craignaient un scénario similaire à celui de l’Italie, avec ses 650 cas positifs et 17 morts, et ont donc changé leur méthode de détection des malades. Les scientifiques travaillent désormais comme de véritables détectives afin de trouver le patient zéro: interroger les proches, retracer les déplacements et reconstituer les habitudes de vie de la personne contaminée.

C’est ainsi que les épidémiologistes de l’Agence régionale de santé (ARS) ont commencé à enquêter sur deux cas dans l’Oise. Ces deux personnes avaient été identifiées mercredi, le problème est qu’elles n’avaient pas voyagé récemment dans une zone à risque, elles avaient donc été contaminées par quelqu’un d’autre.

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Un député français pourrait être infecté par le coronavirus, il lui est demandé de rester chez lui

Ces deux personnes en ont à leur tour contaminé 12 autres dans le département avant que toutes soient finalement prises en charge et emmenées à l’hôpital. C’est pourquoi il faut agir très rapidement afin d’identifier les personnes à risque et ralentir au maximum la propagation du virus.

Une méthode pénible mais efficace

Ce genre d’«enquête épidémiologique» qui consiste à «reconstituer les habitudes de vie des deux malades au cours des derniers mois paraît très difficile», a reconnu auprès du quotidien Anne-Marie Moulin, chercheuse du CNRS.

«C'est une enquête lourde mais notre stratégie est payante car on trouve des cas contacts», a affirmé Jérôme Salomon, directeur général de la santé, ajoutant que «très peu de cas restent sans explication».

Le bilan pourrait d’ailleurs s’alourdir en raison des différentes investigations toujours en cours sur le territoire, prévient Le Parisien.

Où se trouvent ces nouveaux cas?

Les 12 personnes contaminées dans l’Oise ont été répartis dans des hôpitaux à Nantes, Lille, Dijon et Annecy, deux dans un état grave se trouvent à Paris et Compiègne. En Haute-Savoie, un autre «cluster» a été signalé, c’est un homme revenu de Lombardie mardi qui en serait l’origine. Deux autres cas ont été détectés après avoir voyagé en Égypte et sont hospitalisés à Brest et Dijon.

Enfin, quatre cas isolés sont soignés à Paris, Strasbourg, Lyon et Montpellier. «Notre système de santé est prêt, nous avons et garderons un temps d'avance», a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran. Les autorités rappellent qu’en cas de symptômes suspects, il ne faut pas se rendre aux urgences mais appeler le 15.

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