L’enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) vient de le confirmer: l’attaque au couteau à la préfecture de Paris survenue le 3 octobre était bien un acte terroriste, a relaté Le Parisien. Des spécialistes ont analysé le matériel informatique à la fois professionnel et personnel de Mickaël Harpon.
L’enquête avait déjà révélé des vidéos de propagande djihadiste sur des clés USB à usage professionnel, où se trouvaient également des informations sensibles de la Direction du renseignement (DRPP) où travaillait cet informaticien. Ce sont ensuite ses ordinateurs et ses smartphones personnels qui ont été analysés. Ceux-ci étaient protégés par des mots de passe, ce qui a compliqué la tâche.
«Tuer des mécréants»
Ainsi, Mickaël Harpon a tapé des mots-clés sur le Net tels que «tuer des mécréants», juste avant l’attaque, a indiqué Le Parisien. D’autres recherches concernaient l’infidélité dans le couple et l’achat de billets d’avion pour La Mecque. Selon les éléments retrouvés par la DGSI, l’homme n’aurait pas établi de plan précis pour son attaque ayant coûté la vie à quatre fonctionnaires.
Le matin du 3 octobre, juste avant qu’il ne passe à l’acte, il avait acheté deux couteaux, échangeant auparavant une trentaine de textos à caractère religieux avec sa femme. Après avoir été informée de son achat, celle-ci lui avait répondu «Seul Dieu te jugera».
Un profil hybride
Converti à l’islam depuis 10 ans, Mickaël Harpon avait déjà montré certains signes de radicalisation à la préfecture, comme son refus d’être en contact avec des femmes ou son avis controversé sur les attentats à Charlie Hebdo. La veille de la tuerie, il aurait été pris d’une violente «crise mystique» pendant la nuit, laquelle l’aurait poussé à passer à l’acte.
L’enquête a par ailleurs déterminé son état «psychologiquement fragile», probablement lié à son handicap de surdité pour lequel il se sentait rejeté par certains collègues. Ainsi, il est défini comme «un profil hybride évoluant aux confins du terrorisme et de la psychiatrie», révèle une source du quotidien.
Le ministère de l’Intérieur appelé à se prononcer sur ces dysfonctionnements
Au vu de ces révélations, les familles des victimes ont demandé à être reçues par Christophe Castaner. Le secrétaire d’État, Laurent Nuñez, devrait intervenir ce mercredi dans l’après-midi concernant les dysfonctionnements qui ont permis à cette attaque de se produire.
Le 4 février, le ministre de l’Intérieur avait annoncé auprès de BFM TV que 106 cas de policiers soupçonnés de radicalisation avaient été signalés, dont la moitié à la préfecture de police de Paris. Depuis le 3 octobre, ces signalements ont mené à la suspension de quatre policiers, tandis que neuf autres ont été désarmés. À Paris, 44 cas sont toujours en cours de vérification, avait-il précisé.