À la tribune de la Conférence du désarmement organisée par l’Onu, l’Iran a marqué sa désapprobation envers la récente décision américaine de déployer des têtes nucléaires de faible puissance W76-2 à bord de sous-marins. Par la voix de son porte-parole, l’Iran a affirmé que ces mesures rendaient la menace d’une guerre nucléaire «plus probable».
«Ces actions provocatrices doivent être condamnées. […] La nouvelle course aux armements nucléaires s'accélère»,a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohsen Baharvand, cité par l’agence Reuters.
Tensions avec la Russie
Le déploiement d’une tête à faible puissance avait été annoncé début février par Washington. Un missile doté d’une ogive W76-2 a été embarqué sur un sous-marin de l’US Navy, avait confirmé John Rood, numéro deux du Pentagone, dans un communiqué. Des mesures censées répondre, selon Washington, au développement par la Russie d'un armement similaire.
Les autorités russes ont immédiatement répondu, par la voix de Sergueï Riabkov. Le vice-ministre russe des Affaires étrangèresa fait part de son inquiétude:
«Cela signifie que les États-Unis abaissent en fait le seuil nucléaire, ils admettent l’éventualité de mener une guerre nucléaire limitée.[…] C'est extrêmement alarmant.»
Il a néanmoins ajouté que le réarmement russe et «des équipement militaires prometteurs» tempéraient la menace que faisait peser les ogives américaines sur la sécurité du territoire national.
La tête nucléaire W76-2 possède une charge explosive estimée à cinq kilotonnes, comme le rappelaient sur leur site William Arkin et Hans Kristensen, experts à la Fédération des scientifiques américains (FAS).
Soit «trois fois moins que les 15 kilotonnes de la bombe d’Hiroshima», rappellent les deux experts, et «très peu» en comparaison des armes embarquées sur certains sous-marins américains comme l’USS Tennessee(SSBN-734), dont la puissance peut aller jusqu’à 455 kilotonnes.