Cuba, une menace pour les USA?: «vraisemblablement un avertissement pour le rôle joué par Cuba au Venezuela»

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Un nouveau rapport du gouvernement américain sur les menaces qui pèsent sur ce pays mentionne Cuba, sans expliquer pourquoi. Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), décrypte ce mystère au micro de Rachel Marsden.

Un nouveau rapport sur les menaces qui pèsent sur les États-Unis, élaboré par le Centre américain de contre-espionnage et de sécurité, contient une surprise: il mentionne Cuba. Le rapport de 11 pages, destiné au grand public américain, n’explique pas pourquoi l’île tropicale refait son apparition aux côtés de la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord, du Hezbollah libanais, de Daech et d’al-Qaïda.

Pourquoi Cuba est-il revenu sur le radar des menaces pour la Maison-Blanche, après la détente et la levée de sanctions opérée par Barack Obama? Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), a deux hypothèses:

«Il est vraisemblable que c’est un avertissement à Cuba qui est lié non pas à Cuba lui-même, qui ne représente pas de danger pour la sécurité des États-Unis, mais pour le rôle joué par Cuba au Venezuela.
Il y a peut-être une seconde hypothèse, qui, elle, est liée à la campagne présidentielle cette année aux États-Unis. Il y a une importante communauté cubano-américaine, donc d’anciens réfugiés cubains qui ont acquis la nationalité des États-Unis et qui votent. La Floride est un État dont on parle à chaque élection, un État-clé.»

Kourliandsky précise que les relations entre Cuba et le Venezuela sont des «relations amicales et de coopération, pétrolières et économiques». Il revient également sur la période de détente sous Obama et son impact à Cuba:

«Ce qui s’est passé avec Obama permettait de réconcilier l’identité cubaine en quelque sorte. Les États-Unis devenaient plus fréquentables, plus amis. Alors, on est revenu très loin en arrière aujourd’hui.»

L’expert en questions ibériques explique comment la situation a basculé sous la présidence de Donald Trump:

«Il faut étouffer Cuba, il faut étouffer le Venezuela. Ce ne sont pas a priori des mesures d’espionnage ou des mesures militaires, mais ce sont des mesures d’étouffement économique.»

Kourliandsky évoque comment la Chine et la Russie ont réagi à cette nouvelle posture américaine:

«La polarisation internationale qu’a provoquée Donald Trump, la Russie et la Chine ont relevé le défi. Donc ne serait-ce que pour des raisons qui ne sont pas nécessairement économiques, des raisons de statut international, la Russie et la Chine ont décidé de relever le défi et d’être présent là où Donald Trump essayait d’imposer ses positions.»
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