Tentant de sauver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 alors que les États-Unis en sont sortis et que l'Iran a repris son programme atomique, l’Union européenne déploie ces derniers temps une activité diplomatique intense. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok, est ainsi en visite à Téhéran où il a été reçu par le Président iranien.
«Nous sommes pleinement disposés à discuter avec l’Europe de la sécurité régionale», a indiqué Hassan Rohani à cette occasion.
La présence de forces étrangères n’est «pas utile pour la sécurité régionale»
Et d’ajouter que l’Iran se guidait sur le principe selon lequel «la sécurité régionale doit être assurée par les pays de cette même région».
«Nous ne jugeons pas utile pour la sécurité régionale la présence de forces étrangères dans le Golfe sous l’égide d’une coalition», a souligné le Président iranien.
Il a par ailleurs abordé la situation autour de l’accord nucléaire que Téhéran ne cherchait pas du tout à annuler, selon lui. Hassan Rohani a réaffirmé la volonté de l’Iran de rester dans l’accord nucléaire et ne renonçait par conséquent pas aux négociations sur cette question avec l’Union européenne.
De son côté, le chef de la diplomatie néerlandaise a insisté sur la nécessité d’un dialogue pour résoudre des problèmes et surmonter les contradictions afin de sauvegarder l’accord nucléaire.
Un accord qui ne tient plus qu’à un fil?
En 2015, six pays (la France, la Russie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis) ont signé avec l’Iran l’accord de Vienne sur le programme nucléaire de la République islamique, accord selon lequel certaines sanctions devaient être levées en échange de restrictions concernant ses projets atomiques.
En mai 2018, les États-Unis ont déclaré leur sortie unilatérale de l’accord et la restauration de lourdes sanctions économiques contre l’Iran. En réaction, Téhéran a annoncé la réduction consécutive de ses engagements pris dans le cadre de cet accord.
L’UE défend l’accord sur le nucléaire, malgré l’appel de Donald Trump à le quitter. Selon Bruxelles, cet accord a été une réussite importante après 10 ans d’intenses négociations internationales et reste un outil important pour la stabilité régionale.