«Les musulmans de France ne veulent pas d’un ghetto communautaire», selon Mohammed Moussaoui

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Les musulmans sont «les premières victimes» du séparatisme et les institutions religieuses se doivent d’œuvrer pour éviter la «séparation entre les Français de confession musulmane et leurs concitoyens», a déclaré dans Le Monde le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui.

Les fidèles musulmans souhaitent vivre leur spiritualité dans le respect de la République, clame dans une tribune du Monde Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et fondateur de l’Union des mosquées de France (UMF).

Selon lui, la volonté des pouvoirs publics de lutter contre toute forme de séparatisme ou de «communautarisme» au sein de la société est en accord avec les «idéaux de fraternité» des musulmans de France. Car ces derniers ne veulent ni être «otages de pratiques sectaires et intolérantes au nom d’une lecture dénaturée de l’Islam», ni être considérés «comme les responsables de toutes les fractures et de tous les maux de notre société».

«Les musulmans de France en ont assez d’invectives haineuses et racistes émanant d’individus, de groupuscules et de pseudo-intellectuels qui veulent créer une séparation entre les Français de confession musulmane et leurs concitoyens», indique-t-il dans les colonnes du quotidien.

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Dans ce contexte, Mohammed Moussaoui fait remarquer que la religion musulmane, deuxième confession de France, n’a jamais été une entité monolithique et qu’il n’y a pas lieu de parler d’une communauté «structurée» et «revendicative», car celle-ci «ne dispose d’aucun média audio ou télévisuel confessionnel, ne dispose que de très peu d’établissements scolaires confessionnels, de très peu d’instituts de formation de cadres religieux».

Pour lui, ce manque de structures communautaires va à l’encontre de l’idée «d’une communauté qui chercherait la domination et le pouvoir».

«Prévenir toute séparation ou division»

Il constate par ailleurs qu’une «minorité extrémiste manifeste une pratique qui heurte, adopte des comportements qui font de ses membres des personnes à part, en marge de la société. Cette minorité s’active pour élargir son espace d’influence et imposer ses us et coutumes» et des «jeunes à la dérive y glissent vers le crime ou le terrorisme».

«Il est d’une nécessité absolue que la République reconquière ces territoires pour le bien de tous les citoyens, à commencer par les musulmans qui sont les premières victimes de ce séparatisme», souligne Mohammed Moussaoui.

Et pour ce faire, «les institutions religieuses doivent promouvoir les valeurs communes, à même de prévenir toute séparation ou division dans notre société».

«Les musulmans de France ne veulent pas d’un ghetto communautaire. Ils souhaitent que leur pratique religieuse soit perçue comme un élément de leur liberté individuelle», martèle-t-il pour conclure.

Lutter contre le «séparatisme islamiste»

Emmanuel Macron a prononcé, le 18 février, un discours annonçant de premières mesures visant à contrecarrer le «séparatisme islamiste».

Il a ainsi déclaré que la France allait progressivement cesser d'accueillir des «imams détachés» envoyés par d'autres pays, comme la Turquie et l'Algérie, en augmentant parallèlement le nombre d'imams formés en France. Il est également prévu de mettre fin à l'accueil des quelque 300 «psalmodieurs» qui viennent chaque année dans le pays pour la période du ramadan.

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