Le 5 février, la vidéo des deux brise-glaces nucléaires Taimyr et Vaygatch en train de s’amarrer l’un à l’autre a été publiée par l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom). Les deux navires se sont lentement rapprochés l’un de l’autre, au milieu de l’étendue gelée de l’océan Arctique, filmés en pleine nuit par un drone.
Une telle procédure est habituelle, elle permet de s’échanger des provisions, des marchandises et des membres d’équipage. Cependant, elle est rarement filmée.
Taimyr et Vaygatch font partie de la même catégorie de brise-glace à propulsion nucléaire et mesurent 152 mètres de long. Ils sont capables de briser une couche de glace allant jusqu’à deux mètres d’épaisseur et peuvent être exploités à des températures jusqu’à -50 degrés Celsius.
Leur faible tirant d’eau (partie immergée du bateau) leur permet de naviguer dans la plupart des grands fleuves de Sibérie situés le long de la route maritime du nord. Cette dernière relie l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, ce qui en fait le chemin le plus court entre l’Europe et l’Asie.
La Russie lance le brise-glace nucléaire le plus puissant au monde
Un brise-glace nucléaire géant de 173 mètres de long et 34 de large devrait prendre la mer en 2020, a annoncé Rosatom en octobre. Équipé de deux réacteurs d’une puissance de 175 mégawatts chacun, ce navire baptisé Arktika a passé avec succès ses premiers tests de production d’énergie.
Il est capable de briser la banquise jusqu’à trois mètres d’épaisseur. Il pourra de la sorte créer des routes pour des convois maritimes d’hydrocarbures à destination de l’Asie du Sud-est. Deux navires similaires sont également en construction. La Russie confirme ainsi sa position de première puissance économique et militaire dans l’Arctique.