Un embargo qui «a viré en plaisanterie»: les armes continuent d'affluer en Libye

© Sputnik . Andreï Stenine  / Accéder à la base multimédiaDes combattants de l'opposition à la périphérie de la ville libyenne d'Ajdabiya, en 2011 (photo d'archives)
Des combattants de l'opposition à la périphérie de la ville libyenne d'Ajdabiya, en 2011 (photo d'archives) - Sputnik Afrique
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Le respect de l’embargo sur les livraisons d’armes en Libye est au cœur des échanges lors de la Conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue du 14 au 16 février dans la capitale de la Bavière et a réuni plusieurs dizaines de chefs d'État et de gouvernement et de nombreux ministres des Affaires étrangères et de la Défense.

Créé sur décision de la conférence du 19 janvier à Berlin, le comité de suivi international sur la Libye s’est réuni pour la première fois dimanche 16 février à Munich pour se pencher entre autres sur la mise en application de l'embargo sur les armes dans ce pays en crise, embargo qui «s’est transformé en plaisanterie» en raison de ses multiples violations, selon Stephanie Williams, représentante spéciale adjointe des Nations unies pour la Libye.

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«L'embargo sur les armes pour la Libye a viré en plaisanterie. Nous devons enfin commencer à agir. C’est difficile en effet, car cet embargo est violé sur terre, en mer et dans l’air. Il est nécessaire de veiller à tout cela et de faire en sorte que le processus soit contrôlé», a déclaré Mme Williams lors d’une conférence de presse.

Et d’ajouter qu’une grande quantité d’armes, y compris des armes avancées, s’étaient accumulées en Libye, ce qui représente une menace pour la paix et la sécurité dans la région.

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Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a également exprimé sa préoccupation par de multiples violations de l’embargo sur les livraisons d’armes en Libye ces dernières semaines.

«Il est évident que ces dernières semaines […], il y a eu de multiples violations de l’embargo sur les armes. Différents points de vue y ont été exprimés [lors de cette rencontre, ndlr]. Néanmoins, tous ont été unanimes à estimer que le processus entamé par nous et consistant notamment à séparer les parties en conflit de ceux qui les soutiennent, est le seul prometteur», a relevé le ministre devant les journalistes à l’issue de la première réunion du comité de suivi international qui s’est tenue à Munich à l'invitation de l'Allemagne et de l'émissaire de l'Onu Ghassan Salamé.

M.Maas a souligné que la décision du Conseil de sécurité des Nations unies du 12 février dernier, en faveur d’un respect de l’embargo sur les livraisons d’armes, était très encourageante.

La Libye toujours en crise

Plusieurs pays de l’Otan, la France de Sarkozy en tête, ont attaqué en 2011 la Libye. Une guerre civile s’en est ensuivie, le gouvernement de Mouammar Kadhafi a été renversé et il a été assassiné. Le pays s’est divisé. Le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, soutenu par les Nations unies et l’Union européenne, s’est installé à Tripoli, alors que dans l’est de la Libye siège un parlement élu par le peuple et appuyé par l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. Le pays est toujours déchiré en plusieurs entités rivales.

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La crise libyenne à l’ordre du jour

Le 19 janvier dernier, Berlin a accueilli une conférence internationale sur la Libye qui a associé plusieurs pays comme la Turquie et l’Égypte, ainsi que l’Union européenne et les Nations unies. Fayez el-Sarraj, chef du GNA, et Khalifa Haftar, commandant de l'ANL, étaient aussi présents, sans qu’il y ait toutefois un dialogue direct entre ces deux derniers.

Cette conférence berlinoise a débouché sur un appel d’une part au cessez-le-feu dans toute la Libye et d’autre part aux puissances étrangères à ne pas s’ingérer dans le conflit en respectant notamment l’interdiction de livrer des armes aux belligérants.

Malgré le cessez-le-feu introduit le 12 janvier, des combats sporadiques se poursuivent près de Tripoli. En outre, en dépit des engagements pris à Berlin, les armements continuent d'affluer dans le pays, constatent des observateurs.

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