Une importante délégation russe s’est rendue à Paris les 13 et 14 février pour présenter la candidature de Moscou à l’accueil en 2023 du Congrès mondial des chambres de commerce. À sa tête se trouvait Denis Mantourov, ministre russe de l’Industrie et du Commerce, qui a fait pour l’occasion le déplacement dans la capitale française. La démarche «a de grandes chances d’être couronnée de succès», d’après Sergueï Katyrine, chef de la Chambre de commerce et d’industrie russe, qui souligne que «le dossier de candidature présenté aux membres du jury était de bonne qualité».
«Il nous semble que notre projet a été accueilli par le jury avec bienveillance, précise Sergueï Katyrine à l’issue d’une réunion. Nos collègues décideurs nous ont souhaité bonne chance à l’issue de la présentation. Nous espérons que c’est un signe de soutien à notre candidature.»
Le réseau des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) regroupe 12.000 structures à travers le monde, ce qui représente des millions d’entrepreneurs. Pour le chef de la CCI russe, «il est important que la discussion sur les problèmes principaux actuels ait lieu en Russie» lors de cette manifestation bisannuelle, «la plus prestigieuse dans le système des CCI au niveau international».
«Si l’on nous confie la tenue de cette manifestation, on aimerait présenter notre propre ordre du jour, qui pourrait faire l’unanimité parmi nos collègues à travers le monde», précise pour Sputnik Sergueï Katyrine.
«Aujourd’hui, les technologies numériques connaissent un essor important, explique Sergueï Katyrine. On assiste à une convergence entre les entrepreneurs et la société civile.»
En citant l’exemple des autos-entrepreneurs, avec qui «ni les pouvoirs ni les unions professionnelles ne savent encore travailler», Sergueï Katyrine insiste sur le fait qu’«il est temps que les CCI apprennent à gérer ce domaine novateur.»
Le deuxième axe se profile dans le domaine du développement durable, qui représente «la sécurité et l’écologie»:
«À l’époque de la production industrielle non contrôlée, on observe une multitude de catastrophes d’origine humaine et naturelle qui dépassent le caractère national, qui deviennent globales. Les CCI doivent intervenir à ce niveau au nom du business», développe Sergueï Katyrine.
Le troisième axe des discussions «faisant partie des responsabilités des CCI» est celui des guerres commerciales, qui, d’après Sergueï Katyrine, «inquiètent les hommes d’affaires dans le monde entier»: «On voit des partenaires transgresser les règles établies depuis des siècles. Prenez la situation critique avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) –il est temps de parler des règles communes du fonctionnement du business dans le monde.»
«Et surtout, il faut retrouver la confiance et la sécurité dans le domaine du numérique, conclut Sergueï Katyrine. Il est temps d’établir des règles communes dans ce domaine».
Le ministre Denis Mantourov, qui a participé à la réunion de présentation de candidature, a souligné l’importance particulière du prestigieux Congrès mondial des CCI.
«Nous comprenons l’importance et l’ampleur du prochain Congrès et par conséquent, le soutien à notre initiative se fait au plus haut niveau gouvernemental. Moscou dispose de toutes les infrastructures nécessaires pour organiser un évènement de ce niveau», a souligné le ministre.
Les résultats du vote seront annoncés à la mi-mars.
Lors de la session parisienne, les membres du jury, qui sont également membres du Conseil général de la Fédération internationale des chambres de commerce, ont pris connaissance des présentations des candidatures rivales, celles de la CCI de Genève (Suisse) et de Stavanger (Norvège).
La Fédération mondiale des chambres de commerce (WCF) organise tous les deux ans un congrès mondial des CCI, à tour de rôle sur chaque continent. Cet évènement demeure le plus prestigieux forum international des chambres de commerce, auquel participent des délégations de plus de cent pays, des personnalités politiques et des chefs d’entreprise du monde entier.