«J’irai à Moscou»: un vétéran US de 100 ans veut célébrer avec les Russes le 75e anniversaire de la Victoire

© Photo The Greatest GENERATIONS FoundationSteven Melnikoff, vétéran américain centenaire
Steven Melnikoff, vétéran américain centenaire  - Sputnik Afrique
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Le vétéran américain centenaire Steven Melnikoff a confié à Sputnik attendre avec impatience de traverser l’océan, en mai prochain, pour se retrouver parmi les Russes à Moscou le Jour de la Victoire célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale, espérant que les jeunes n’oublieront pas qui avait sauvé le monde.

D’origine ukrainienne, Steven Melnikoff vit aux États-Unis. Fin novembre, il a soufflé ses 100 bougies. Membre de l’association The Greatest generations foundation, il fait partie de ce groupe désormais peu nombreux de vétérans américains qui peuvent encore marcher et seront capables de réaliser un tel voyage.

«Je suis sûr que j’irai à Moscou», a déclaré M.Melnikoff à Sputnik.

Une coalition qui a brisé la machine allemande

Et d’ajouter qu’il importait pour lui d’être ce jour à Moscou parce que c’était justement cette coalition qui avait brisé la machine allemande.

«J’ai compris que j’avais eu la chance de rester en vie. J’ai été blessé deux fois, mais je suis toujours là, j’ai 100 ans et je peux vous parler. Je veux que mon message soit entendu par tout le monde, pour que nous ne revivions plus tout cela [la guerre, ndlr], mais arrivions finalement à tout régler d’une manière ou d’une autre afin de vivre en paix. Cela est très important pour moi», a poursuivi l’Américain.

Il a même avoué son espoir de rencontrer personnellement le Président russe.

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Steven Melnikoff

M.Melnikoff a raconté n’avoir été appelé sous les drapeaux qu’à l’âge de 23 ans, en juin 1943, car avant, pendant quatre ans, il avait construit des navires de guerre. Puis il a été enrôlé et a subi un entraînement de 17 semaines avant de partir pour l’Europe.

L’Armée rouge essuyait d’immenses pertes

«En nous entraînant, nous comprenions que des combats nous attendaient, que nous devions y aller pour vaincre les Allemands sinon ces derniers auraient pu anéantir le monde. Tout évoluait en ce sens, car ils avaient déjà envahi toute l’Europe, et la Russie a eu du mal. J’y étais prêt. Nous n’ignorions pas non plus que l’Armée rouge essuyait d’immenses pertes. Je m’en rendais très bien compte. Nous devions l’aider. Nous étions au courant des sacrifices consentis par l’Union soviétique. Notre leitmotiv était de sauver le monde. C’était une guerre pour le salut du monde», se souvient le vétéran.

Selon ce dernier, sa division faisait partie de celles qui avaient débarqué en Normandie le «Jour J» (ou «D-Day», soit le 6 juin 1944). Son unité avait pour tâche de libérer la ville de Saint Lô.

«Nous ne l’avons pas fait dès la première tentative, mais après, nous avons pris Saint-Lô et y avons même pris au piège une multitude de soldats allemands», se rappelle le vétéran.

Touché au cou, Steve a été évacué vers l’Angleterre par avion. Après sa convalescence, il a rejoint ses camarades et a combattu jusqu’à l’Elbe, où la jonction avec les Russes a  eu lieu.

C’était le 25 avril 1945, une rencontre clé pour mettre fin à la Seconde Guerre mondiale, après l’offensive des États-Unis depuis l’ouest et celle de l’Union soviétique depuis l’est, ce qui a fait éclater en deux l’Allemagne nazie.

Ne pas oublier qui a sauvé le monde

«Je connais l’histoire telle qu’elle était en réalité. Je n’essaie pas de la modifier. Je veux que les gens n’oublient pas ce qui s’est passé. Je raconterai l’histoire telle que je la connais, mais les politiciens agissent autrement», a relevé le vétéran.

Le mois dernier, aux commémorations du 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, les dirigeants de l’Union européenne et des États-Unis ont ainsi passé sous silence le rôle de l’Armée rouge dans la libération de ce camp de la mort.

«Je n’y peux rien, mais j’ai tout vu. Je sais ce qu’il s’est passé à Auschwitz. Je sais qui l’a fait. […] Quand cela est arrivé, nous étions encore tous aux Pays-Bas ou en Belgique, nous étions encore en route. Je sais que c’est l’Union soviétique qui a sauvé ces gens», a résumé l’Américain.
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