La classe politique française s'indigne après la mise en ligne d'une vidéo X de Griveaux

© AFP 2024 JOEL SAGETBenjamin Griveaux
Benjamin Griveaux - Sputnik Afrique
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«Poison pour la société», attaques «indignes» et «immondes»… Après la diffusion sur le Web d’une vidéo intime à caractère sexuel de Benjamin Griveaux ayant entrainé son retrait de la course à la mairie de Paris, de nombreux responsables politiques ont dénoncé une «menace pour la démocratie».

Un site a diffusé mercredi 13 février au soir une vidéo intime et des messages connotés adressés à une femme, affirmant qu'ils émanaient de l'ancien porte-parole du gouvernement. Le jour suivant, Benjamin Griveaux a annoncé son retrait de la course à la mairie de Paris.

La publication de ces deux courtes séquences a provoqué une réaction globalement ferme parmi les responsables politiques de tous bords.

Édouard Philippe exprime son «soutien»

Édouard Philippe a exprimé sa «sympathie» et son «soutien» à l'ancien porte-parole du gouvernement:

«La décision prise par Benjamin Griveaux, je la respecte, et j'aurai l'occasion de lui exprimer directement ma sympathie et mon soutien», a déclaré le Premier ministre en marge de la présentation de la liste qu'il mène aux élections municipales au Havre.

Appels au respect de la vie privée

Cédric Villani, l’un de ceux qui concurrençaient directement l’ancien candidat LREM, a adressé sur Twitter son «soutien» à Benjamin Griveaux et sa famille, dénonçant une «attaque indigne» et une «menace grave» pour notre démocratie.

​La maire PS de Paris Anne Hidalgo, candidate à sa propre succession, a appelé «au respect de la vie privée et des personnes».

​Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a condamné pour sa part la publication «odieuse» «d'images intimes pour détruire un adversaire», en appelant ses militants à «ne participer d'aucune façon au règlement de compte dont Benjamin Griveaux fait l'objet».

​François de Rugy qui a démissionné après des révélations de Mediapart sur ses dépenses au ministère de l'Écologie, a dénoncé sur Twitter un «nouveau cap» franchi dans la «dégradation de notre vie publique».

​Sur le même réseau social, Gilles Le Gendre a partagé son «soutien indéfectible» à Benjamin Griveaux. «Ce qui se passe depuis hier dépasse tous les enjeux partisans. Ce ne sont pas que Benjamin et sa famille qui sont salis. Mais la démocratie», a écrit le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale.

​«Peu importe ce qu'on pense de Benjamin Griveaux aujourd'hui, cette histoire est profondément dégueulasse, et inquiétante pour la suite. La politique, cela ne doit pas, cela ne peut pas être ça. Ressaisissons-nous collectivement ou nous allons tous nous noyer dans la fange», prévient aussi l'essayiste et eurodéputé de gauche Raphaël Glucksmann.

​Nathalie Loiseau a condamné elle-aussi sur Twitter ces «attaques immondes».

«Le combat politique ne justifie pas de salir un homme ni de violer son intimité», a écrit la députée LREM au Parlement européen et tête de liste de la majorité aux élections de 2019.

Joachim Son-Forget ne regrette pas le retweet

Joachim Son-Forget, un député ex-LREM qui a relayé un lien vers un site qui pointait vers un article contenant les deux vidéos intimes de Benjamin Griveaux, dit ne rien regretter.

«Je ne regrette pas le retweet, je regrette tout ce qui se passe maintenant». «J'informe les gens, c'est mon devoir. C'est diffusé partout depuis des jours», a-t-il plaidé sur CNews.
Poursuites contre toute publication

L’affaire qui touche aujourd’hui Benjamin Griveaux est une forme de ce que l’on appelle le «pornodivulgation» ou encore «vengeance porno», c’est le fait de diffuser un contenu sexuellement explicite sans l’autorisation de la personne concernée.

Que les images aient été prises par la personne ou avec son autorisation importe peu: c'est désormais leur diffusion qui est punie.

​L'avocat de Benjamin Griveaux a fait savoir que l'élu de la majorité comptait «engager des poursuites contre toute publication» qui serait contraire au respect de sa vie privée.

«Il s'agit là, pour toute personne, d'un droit essentiel dont la violation est sanctionnée par le code civil et par la loi pénale», a indiqué dans un communiqué l’avocat Richard Malka.

Piotr Pavlensky derrière la diffusion

Piotr Pavlensky, un «artiste» russe réfugié à Paris, a assuré dans les pages de Libération être à l'origine de la diffusion de la vidéo intime de Benjamin Griveaux. Disant vouloir «dénoncer l’hypocrisie» de l’ex-porte-parole du gouvernement, il affirme tenir cette vidéo d'une «source qui avait une relation consentie» avec l'ancien candidat à la mairie de Paris.

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