Incarcéré depuis le 4 décembre 2019 à la prison d’El Harrach, à Alger, l’activiste politique franco-algérien Rachid Nekkaz, deux fois candidat à la présidentielle algérienne (2014 et 2019), a adressé un message à la population algérienne à 10 jours de l’anniversaire du début du Hirak (mouvement de contestation populaire du 22 février), l’invitant à célébrer cette journée comme la plus importante fête nationale après celle de l’indépendance.
«Nous sommes à quelques jours du 22 février, date de la libération du peuple algérien après l’indépendance du pays le 5 juillet 1962», écrit Rachid Nekkaz dans un message publié sur sa page Facebook. «Ainsi, j’invite l’ensemble du peuple algérien à commémorer cette occasion, la plus importante et la plus saine après celle de la révolution de 1954», ajoute-t-il, soulignant que «la force des citoyens est la seule à pouvoir renverser n’importe quel dictateur qui veut transformer notre riche pays en une vulgaire colonie parmi d’autres».
Le coup de théâtre de la présidentielle du 18 avril 2019
Dimanche 3 mars, à Alger, à la sortie du Conseil constitutionnel où il est supposé avoir déposé son dossier de candidature à l'élection présidentielle du 18 avril 2019, Rachid Nekkaz surprend ses militants avec une annonce surprise: ne remplissant pas les conditions requises définies par la Constitution, il a présenté son cousin homonyme comme candidat pour le représenter à la présidentielle. Par ailleurs, il devient le directeur de campagne du nouveau présidentiable.
Coup de théâtre, Rachid nekkaz à disparu après sa sortie du conseil constitutionnel,
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) March 3, 2019
Et c’est une tout autre personne, qui, se faisant passer pour lui, se présente à la conférence de presse.
Confusion dans la salle, les journaliste s’énervent. pic.twitter.com/hEvw7Mm3Od
Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, M.Nekkaz explique que «le Conseil constitutionnel a refusé de prendre son dossier» et que pour rester dans la course il a «présenté le dossier de sa photocopie et de sa roue de secours Nekkaz Rachid [son cousin, ndlr]».
Les journalistes présents au Conseil constitutionnel, et qui attendaient le candidat pour une conférence de presse, sont stupéfaits de découvrir un autre Rachid Nekkaz que celui qui sillonnait l'Algérie depuis des semaines. Cet épisode déclenchera une vague d’indignation au sein de la population algérienne.
Une scène surréaliste s’est produite ce dimanche 3 mars au siège du Conseil constitutionnel. Rachid Nekkaz, qui était jusqu’à ce soir candidat à la candidature à la présidentielle d’avril 2019 est finalement le directeur de campagne d’un autre… « Rachid Nekkaz » pic.twitter.com/u4EYM92PfG
— Chadi Ardelesse (@ChadiArdelesse) March 4, 2019