Le fabricant de matériel roulant Alstom, basé à Saint-Ouen en France, va racheter l’ensemble des activités ferroviaires de la société canadienne Bombardier pour sept milliards d’euros, a affirmé le quotidien économique allemand Handelsblatt, qui évoque des sources industrielles. Bien que les deux groupes n’aient pas encore communiqué à ce sujet, la transaction devrait être officialisée jeudi 13 février.
Bombardier Transport, qui représentait plus de deux tiers du carnet de commandes de l’entreprise canadienne, se trouvait dans une situation difficile, avec une dette estimée à neuf milliards de dollars (8,2 milliards d’euros). La fusion de ces deux grandes entreprises génèrera un chiffre d’affaires d’environ 15 milliards d’euros, selon le quotidien allemand.
Depuis cette annonce, les actions en bourse du groupe Bombardier ont grimpé de 8%. La filiale ferroviaire a son siège social à Berlin et emploie 40.000 personnes réparties dans 27 pays. Sa filiale des avions d’affaires susciterait l’intérêt de l’américain Textron. Bombardier avait déjà cédé son programme d’aviation commerciale Cseries à Airbus en 2018.
Échec de la fusion avec Siemens
Le 6 février 2019, la Commission européenne avait bloqué la fusion entre Alstom et Siemens, qui estimait que celle-ci allait engendrer un problème de concurrence sur le marché européen. Bruno Le Maire avait déploré que Bruxelles ne permette pas la création d’un grand groupe européen dans le secteur ferroviaire pour s’opposer au leader chinois «China Railroad Stock Corporation». Le ministre de l’Économie avait indiqué que cette décision allait «servir les intérêts économiques et industriels de la Chine».