Entre le 28 janvier et le 7 février à Paris, 25 mineurs ont été convoqués dans plusieurs commissariats et placés en garde à vue à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. Les faits ont fait suite au blocage de plusieurs lycées dans le cadre du mouvement contre la réforme du bac et les «E3C», les épreuves communes de contrôle continu.
Les placements en garde à vue, mesure exceptionnelle dans le cas de mineurs, ont duré d’une dizaine d’heures à 48 heures, relate Le Parisien.
«Des faits reprochés sans aucune preuve»
«Du jamais-vu, totalement disproportionné et incompréhensible, au regard des faits reprochés sans aucune preuve!», s'est indignée l'une des avocates des lycéens.
Trois avocates ont décidé de saisir le Contrôleur général des lieux de privation de liberté sur les conditions de gardes à vue et d'auditions, ainsi que «d'écrire aux procureurs des différents départements, car il y a disproportion et beaucoup d'irrégularités dans les gardes à vue».
Les lycéens mis sous pression
Selon les avocates, 13 d’entre eux ont par ailleurs été auditionnés sans avocat.
Un enseignant mobilisé aux côtés des élèves «pour les protéger» a affirmé qu’il y avait une volonté de casser tout départ de mouvement lycéen.
Y a-t-il des directives d’en haut?
Pour les avocates, la question se pose de savoir s’il y a des directives venues de très haut et exigeant de réprimer systématiquement la contestation lycéenne.
«Nous n'avons pas connaissance de telles directives sur Paris, mais ces gardes à vue massives sont un palier répressif supplémentaire de franchi. Alors c'est une crainte, une impression…», a confié au Parisien l'une des avocates, Me Camille Vannier.