«Nous allons lancer une campagne de prêt pour financer nos campagnes», a annoncé le 8 février à la presse Marine Le Pen en déplacement sur le marché de Saint-André-de-Cubzac, en Haute-Gironde.
«À partir du moment où le gouvernement se refuse à mettre en place une banque de la démocratie, nous allons construire notre propre banque de la démocratie», a-t-elle fait valoir lors de son déplacement.
Portée par François Bayrou lorsqu'il avait été brièvement garde des Sceaux en 2017, l'idée d'une «banque de la démocratie» avait été enterrée par le gouvernement mi-2018 au motif notamment des problèmes de neutralité que poserait l'immixtion de l'État dans le financement des partis.
Au printemps 2019, à la veille des élections européennes, le parti de Marine Le Pen avait déjà lancé un «emprunt patriotique» qui avait alors permis de lever 4 millions d'euros, pour faire face au refus des banques de lui prêter de l'argent.
La présidente du RN a précisé que le lancement de cet emprunt, «dans les jours qui viennent», n'était pas lié au remboursement de la dette à la société russe, mais permettrait «notamment» de financer les campagnes électorales.
La dette du parti envers une société russe
Invité sur le plateau de l’émission La Matinale de LCI, le vice-président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a été interrogé sur la question de la dette du parti envers une société russe qui poursuit son mouvement politique en justice pour non-paiement. L’emprunt s’élève à un montant de 9,14 millions d’euros contracté par le RN en 2014.
Jordan Bardella a ainsi déclaré qu’ils avaient commencé à rembourser leur dette
«Nous allons le rembourser, ne vous en inquiétez pas», a assuré ensuite Marine Le Pen lors d'une conférence de presse à Cavignac.
La société russe en question, Aviazaptchast qui se spécialise dans les pièces détachées pour avions, a déposé une plainte contre le RN en décembre 2019 pour «recouvrement de crédit», selon le site de la cour d’arbitrage de Moscou. Initialement, le RN avait contracté un prêt auprès de la banque First Czech-Russian Bank, qui a été par la suite rachetée par la société susmentionnée qui réclame actuellement le paiement.