«Le coronavirus se rapporte au groupe de virus provoquant des maladies respiratoires aiguës. La grippe en est la plus dangereuse, la plus facilement transmissible et débouchant sur le plus grand nombre d’issues létales», rappelle à Sputnik Olga Karpova, chef de la chaire de virologie à l'Université d'État Lomonossov de Moscou.
Et de préciser que chaque année, la grippe et ses complications tuent 500.000 à 2.500.000 personnes de par le monde.
«Ces chiffres sont évidemment incomparables avec ceux d’issues létales causées par le coronavirus 2019-nCoV», ajoute Mme Karpova.
Au XXIe siècle, c’est déjà la troisième fois que les coronavirus font parler d’eux dans le monde entier. En 2002-2003, une épidémie de pneumonie atypique, provoquée par le coronavirus SARS-CoV, avait éclaté en Chine, dans la province de Guangdong. Des 8.437 personnes contaminées, 819 sont mortes, soit un taux de mortalité de près de 10%. À l’époque, les autorités chinoises avaient longtemps dissimulé l’information sur la maladie, ce qui avait beaucoup retardé le début de la lutte de la communauté scientifique et médicale mondiale contre la propagation de l’épidémie.
Selon la spécialiste, à l’époque, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré les principes essentiels de la prévention de l’infection qui sont strictement appliqués à présent et se montrent assez efficaces.
En 2012, encore un type de coronavirus s’est propagé au Proche-Orient: le MERS-CoV. Jusqu’en 2015, 1.154 cas de maladie confirmés ont été enregistrés et au moins 431 cas d’issue létale.
Sources de coronavirus
«Tant le SARS que le MERS et l’actuel coronavirus sont des zoonoses, c'est-à-dire des maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme. Les animaux sont des réservoirs naturels pour les coronavirus. Dans le cas présent, ce sont des chauves-souris, et pour le MERS, c’étaient des chameaux», poursuit l’universitaire.
Elle ajoute qu’à la différence de l’homme, dont l’information génétique est codée par l’ADN, celle des virus est codée par l'ARN qui est chimiquement moins stable, ce qui rend faciles les mutations et permet au virus de l’animal de se transmettre à l’homme, affectant ses voies respiratoires et son système gastro-intestinal.
Se laver les mains, c’est le principal
«Les mesures adoptées par l’OMS, la Chine, la Russie et d’autres pays pour empêcher la propagation de l’épidémie sont tout à fait correctes. Elles visent notamment à faire en sorte que le virus n’atteigne pas les pays moins développés qui ne possèdent ni de puissante base épidémiologique et sanitaire ni de moyens de lutte appropriés contre épidémies. Personnellement, je ne vois pas de risque de pandémie, les coronavirus se caractérisant par des épidémies qui s’étouffent. À mon avis, d’ici fin février-début mars, la maladie va disparaître», relève l’experte.
Et de résumer qu’il importait de se laver les mains avec du savon le plus souvent possible.
Fin décembre, l’OMS a été alertée de plusieurs cas de pneumonie dans la ville de Wuhan, dans la province du Hubei, en Chine. Peu après, les autorités chinoises ont confirmé avoir identifié un nouveau virus, plutôt un coronavirus qui ne correspondait à aucun autre et qui a été provisoirement baptisé «2019-nCoV».