Selon le quotidien The Guardian, le nouveau concept de «Race Dinner» fait fureur auprès de l’élite démocrate américaine. L’idée de départ est simple: huit femmes blanches, qui ne se connaissent pas, organisent un repas pour discuter des problèmes raciaux aux États-Unis, sous la houlette de deux organisatrices «racisées»: une Afro-américaine et une Indo-américaine.
Le repas coûte plus de 2.000 euros, la note est divisée entre les participants, ou réglée par l’hôte principale.
Le sujet de conversation est le supposé racisme des participantes. Une séance d’autocritique en quelque sorte, comme l’explique une d’entre elles:
«les participantes savent qu'elles font partie du problème et qu'elles veulent faire partie de la solution».
Des organisatrices aux idées tranchées
Les deux créatrices du projet, Saira Rao et Regina Jackson dirigent les débats. Elles revendiquent des positions tranchées sur les questions politiques et raciales. La première a été épinglée pour certains tweets, dans lesquels elle dénigrait le drapeau américain, ou parlait de «blanchité toxique» inscrite dans l’ADN.
The American flag makes me sick.
— saira rao (@sairasameerarao) June 2, 2019
Sa consœur Régina Jackson déclare pour sa part ne pas vouloir inviter les hommes blancs à ces dîners, car ils sont une cause perdue: «Les hommes blancs ne changeront jamais rien. S’ils en étaient capables, ils l’auraient déjà fait».
As for that advice: save your time, save your energy, save your heart. Until and unless they themselves want to eradicate the toxic whiteness embedded in their DNA, it'll never happen and you'll be crushed trying.
— saira rao (@sairasameerarao) August 23, 2019
Les deux organisatrices admettent cibler un public privilégié, pour faire avancer leur cause et élargir leur cercle d’influence :
«Si les participantes ne sont pas elles-mêmes des femmes de pouvoir, leurs partenaires, amis ou membres de leurs familles le sont en général.»
Rao et Jackson pensent que les femmes libérales blanches sont plus sensibles à leurs discours et disent se désolidariser des 53% de femmes ayant voté Trump en 2016.