Paris souhaite mener un dialogue politique avec Moscou — et invite d’ailleurs d’autres membres de l’UE, dont Varsovie, à en faire de même — parce que la France a toujours été plus proche de la Russie que d’autres pays européens, a déclaré à Sputnik Vadim Troukhatchev, professeur agrégé de l’Université des sciences humaines de Russie (RGGU), commentant les propos d’Emmanuel Macron en Pologne.
«La France a historiquement entretenu des relations plus chaleureuses avec la Russie que les Anglo-Saxons ou même l’Allemagne. Bien sûr, il existe des phobies par rapport à notre pays, y compris au sein des élites politiques. Emmanuel Macron lui-même est loin d’être une personne qui sympathise avec la Russie. Mais en France, il n'y a pas de haine profondément ancrée, de russophobie, etc., qui sont plutôt typiques pour les élites polonaises», a indiqué M.Troukhatchev.
Dans le même temps, le Président français a assuré la Pologne qu’elle pouvait compter sur l’aide de la France et de l’UE en cas de différends avec la Russie, note l’expert, ce qui signifie que Moscou doit «prendre au sérieux les actions des autorités polonaises […] si elles restent dans un certain cadre».
«Ni pro-russe ni antirusse», la France est pro-européenne
Le 3 février, Emmanuel Macron a déclaré lors de sa première visite en Pologne en tant que chef d’État que la France n'était «ni pro-russe ni anti-russe», mais simplement pro-européenne.
«Quand je regarde une carte, et je crois que vous avez le même sentiment quand vous la regardez, Monsieur le Président, on voit très clairement que la Russie est en Europe, même si elle n’est pas dans l’Union européenne, et qu’elle est dans notre voisinage. Et que nous n’avons aucun intérêt à avoir une situation qui consiste à ne pas regarder en face notre relation avec la Russie et à laisser des conflits gelés s’accumuler ou des malentendus là-aussi se poursuivre», a-t-il avancé face à son homologue polonais Andrzej Duda.
Rapprochement France-Russie
La France affiche de plusieurs mois une nouvelle proximité avec la Russie, selon les médias.
En août, il a jugé possible que la Russie puisse «à terme» rejoindre le G7 qui redeviendrait alors le G8.
Le même mois, le Président français a accueilli Vladimir Poutine au fort de Brégançon où il a réaffirmé que la Russie était «profondément européenne».
Emmanuel Macron a également déclaré devant les ambassadeurs qu’écarter la Russie de l’Europe était une «profonde erreur stratégique».