Quand l’Iran et les États-Unis travaillaient ensemble en Irak

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Ni l’Iran ni les États-Unis ne se retirent de l’Irak, malgré les manifestations et les demandes des Irakiens dans ce sens. Assiste-t-on à la poursuite d’une guerre hybride entre les deux pays sur le territoire d’un troisième? François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran décrypte les enjeux au micro de Rachel Marsden.

Toutes les troupes étrangères devraient quitter l’Irak, de peur que le pays ne devienne un champ de bataille dans une guerre entre l’Amérique et l’Iran. C’était le conseil de l’Égypte il y a quelques jours.

«Ce n’est pas véritablement jouable», estime pour sa part François Nicoullaud, ancien ambassadeur français en Iran. Il rappelle notamment les intérêts de l’Iran en Irak –y compris la lutte antiterroriste sur leur frontière:

«L’Iran est intervenu en force véritablement de façon ouverte à partir du moment où Daech* est entré en Irak en 2014 et a occupé un tiers de l’Irak et s’est approché de Bagdad. Et les Iraniens ont été les premiers à réagir. Et du coup, ils ont renforcé leur position, c’est certain.»

Nicoullaud explique que le retrait américain voté par le parlement irakien à la suite de l’assassinat du Général Qassem Soleimani par les États-Unis sur le sol irakien est aussi problématique:

«Je pense que si les troupes américaines se retiraient totalement... l’armée irakienne pourrait se retrouver assez facilement en difficulté, avec le danger qu’elle se retrouve à nouveau face à l’État islamique*.»

Nicoullaud rappelle qu’à l’époque du Président Barack Obama, les deux pays qui paraissent actuellement en conflit permanent travaillaient ensemble en Irak avec un objectif commun, vaincre Daech:

«Il y avait les milices pro-iraniennes et il y avait l’armée irakienne assez faible, encadrée par les Américains.»

Quid la politique étrangère de Trump envers l’Iran? Nicoullaud explique le défi du Président américain:

«Trump il est coincé par les attentes contradictoires de son électorat, donc détestation de l’Iran, mais pas de guerre.»

C’est une politique qui, d’après le diplomate, n’est pas populaire parmi le peuple iranien que Trump souhaiterait séduire:

«Les Iraniens ont peu de sympathie pour leur propre gouvernement, mais si on se place sur le plan du patriotisme, ils sont Iraniens, donc toute atteinte contre l’intégrité de l’Iran, ils le vivent très mal.»

 *Daech (État islamique) est une organisation terroriste interdite en Russie 

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