Les chasseurs-cueilleurs sibériens ont inventé des pots résistants à la chaleur, dans lesquels ils préparaient des plats chauds pour survivre aux saisons les plus rudes de la période glaciaire. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’Université d’York. Ils ont analysé des graisses et des lipides prélevés sur des pièces de poterie issues de plusieurs sites archéologiques le long du fleuve Amour, dans l’Extrême-Orient russe.
Ces fragments datant d’il y a 12.000 à 16.000 ans ont permis de prouver que les chasseurs se nourrissaient de poisson, notamment de saumon. Des poteries avaient été trouvées sur des îles voisines au Japon.
Ces découvertes «comblent une lacune majeure dans notre compréhension de la raison pour laquelle la poterie la plus ancienne du monde a été inventée dans différentes parties d’Asie du Nord-Est en fin de période glaciaire», a déclaré l’auteur principal de l’étude, Shinya Shoda.
«Il est intéressant que la poterie fasse son apparition durant ces périodes particulièrement froides, et non pas durant des périodes comparativement plus chaudes où les ressources forestières, comme le gibier et les noix, étaient davantage disponibles», a commenté son collègue, le professeur Oliver Craig. Leur étude a été publiée le 1er février dans la revue Quaternary Science Reviews.
Ce processus d’«innovation parallèle» est apparu sans que les communautés de cette région aient forcément été en contact, mais devaient faire face aux mêmes conditions climatiques. Elles ont découvert les mêmes «solutions technologiques» afin de maximiser leurs chances de survie.
La Sibérie abandonnée durant la période glaciaire
La dernière période glaciaire a atteint son apogée il y a 20.000 à 26.000 ans. Les températures y étaient si basses que les humains ont dû abandonner ces régions du Nord, dont une grande partie de la Sibérie. Les températures n’ont commencé qu’à remonter très lentement à partir de 19.000 ans avant notre ère. De petits groupes de chasseurs-cueilleurs ont alors commencé à se réinstaller dans ces paysages immenses et désertiques.