Après trois ans et demi de négociations et d’incertitudes depuis le référendum, le Brexit a finalement pris effet le 31 janvier. Mais depuis l’annonce de l’accord par Boris Johnson, plusieurs milliers de Britanniques semblent déterminés à acquérir une maison en France. Une volonté de rester dans l’Union européenne? Pas vraiment. Plutôt des clients venus pour des raisons fiscales et qui attendaient une clarification de la situation, selon un spécialiste de l’immobilier interrogé par LCI.
«Ils [les Britanniques] étaient historiquement les plus gros acheteurs sur le marché des non-résidents, qui représente environ 5% des biens immobiliers vendus chaque année en France», a rappelé à la chaîne Brice Bonato, co-fondateur de Sextant, un réseau de mandataires immobiliers pour la vente de propriétés en France à une clientèle étrangère.
Depuis le suffrage de 2016, les ventes immobilières françaises auprès de la clientèle britannique avaient diminué de près de la moitié. «Ce référendum a effectivement marqué un coup d'arrêt car, comme toujours en économie, le manque de visibilité bloque les acheteurs», a expliqué Brice Bonato. Mais depuis que Boris Johnson a annoncé en octobre avoir trouvé un accord, les ventes ont repris de plus belle. «Nous avons ressenti une hausse des demandes, qui se sont multipliées par quatre ou cinq», a-t-il fait remarquer.
Pourquoi les Britanniques veulent-ils acheter une maison en France?
L’intérêt des Britanniques pour les petites maisons de campagne françaises n’est pas nouveau. «Il s'agit avant tout d'un projet en vue de la retraite», a indiqué à LCI Maître Thierry Delesalle. Ils recherchent «majoritairement des maisons situées en pleine campagne, vendues entre 80.000 et 150.000 euros», a précisé le notaire, ajoutant que les raisons sont avant tout fiscales.
«Le petit retraité britannique est moins imposé en France qu'au Royaume-Uni. Non seulement parce qu'Outre-Manche, on ne tient pas compte des revenus des autres membres du foyer fiscal mais aussi parce que la première tranche est imposée à 20% [contre 11% en France]», a-t-il indiqué à la chaîne d’information.
Les biens immobiliers visés sont souvent peu demandés, souvent de «petites maisons en pierre avec du caractère et entourées de verdure, dans le Limousin, la Bretagne, le Poitou ou la Dordogne notamment», a fait savoir Brice Bonato, qui reconnaît que les Anglais redynamisent ainsi certains villages «qui en avaient bien besoin» en faisant tourner le marché immobilier et les commerces.