À l’occasion de l’inauguration d’une exposition «Les routes de la Victoire. Les Juifs soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale» au Centre de Russie pour la science et la culture (CRSC) à Paris, Alexandre Kuznetsov, représentant permanent de la Russie auprès de l'Unesco, a souligné que «l'interprétation de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale est devenue l'un des problèmes politiques les plus urgents» en Europe, mais surtout que «ces discussions sont déjà loin de la science historique».
Konstantin Moguilevski, le directeur exécutif de la Fondation russe «L’Histoire de la Patrie», explique à Sputnik comment les historiens professionnels essayent d’«influencer le débat public», notamment à travers les expositions organisées par la fondation des documents liés à la libération par l’Armée rouge de plusieurs pays de l’Europe de l’Est.
«Ces expositions attirent l’intérêt des habitants et des médias. On écoute les historiens et on leur fait plus confiance qu’aux politiciens, trop versatiles», assure Konstantin Moguilevski.
Et la fondation ne chôme pas: en Russie, un centre d’archives et d’analyse de documents liés à la Seconde Guerre mondiale vient d’être créé.
«Il s’agit de constituer une ressource virtuelle centralisée d’archives pour tous ceux qui s’intéressent à cette période historique, précise Konstantin Moguilevski. Les efforts de toutes les associations volontaires et de toutes les fondations devraient être unis pour avoir, en perspective, une source commune de documents.»
«Les historiens ne divergent pas trop sur leur appréciation des événements de cette période. Mais on observe en revanche les tentatives amorales des politiciens qui essayent de gagner des points sur la mémoire historique. La façon la plus sûre de s’opposer aux falsifications, aux révisions et au dilettantisme, c’est de revenir à la racine, à la source documentée», conclut Konstantin Moguilevski.
L'exposition «Les routes de la Victoire. Les Juifs soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale», organisée avec le concours de Rossotrudnichestvo (l'Agence fédérale sur le contrôle dans la sphère de l'enseignement et la science) et de la fondation américaine Blavatnik Archive restera ouverte aux visiteurs dans les murs du Centre russe pour la science et la culture à Paris du 30 janvier au 10 avril.